FootballPartout ailleurs, on trouve aussi que les arbitres locaux sont les plus nuls
Les éternelles polémiques sur les directeurs de jeu ont lieu dans tous les pays où le ballon roule ou presque. Chaque pays pense que ses arbitres sont parmi les plus mauvais du monde.
- par
- Robin Carrel
Durant toute la semaine, Le Matin.ch élargit le débat autour du thème de l’arbitrage en Suisse. Voici le premier épisode.
«Lors de la 31e journée de la Bundesliga, il y a eu plusieurs décisions controversées des arbitres dans différents stades et de nouveaux problèmes concernant le VAR. La DFB (ndlr: la fédération allemande) a trop peu d'arbitres de qualité supérieure - et est en partie à blâmer pour cela. Un commentaire.»
Dans quasiment tous les pays du monde, on trouve que les arbitres locaux sont les plus nuls du monde. Pourtant, quand on suit un peu le jeu de ballon au niveau européen ou mondial, le problème n'est de loin pas circonscrit aux terrains de foot entre Genève et St-Gall. En Allemagne, en France, en Italie, en Angleterre malgré les moyens démesurés de la Premier League... Personne n'y coupe et, là, la SFL, l'ASF ou sa Commission des arbitres n'y sont sans doute pas pour grand-chose.
La citation en tête de cette article vient d'un site allemand, spox.com, et date d'il y a presque un an. Il recense toutes les erreurs commises par les directeurs de jeu à l'occasion de la 31e journée de la saison passée en Bundesliga. Un simple et rapide passage sur un moteur de recherche ou sur les réseaux sociaux fait prendre conscience qu'on n'est pas forcément plus mal arbitré par les siens...
Prenez l'Angleterre par exemple. Le chef des arbitres, Howard Webb, s'est excusé quelques fois cette année après que l'un de ses subordonnés et son collègue de la vidéo se sont trompés. La congrégation reçoit régulièrement des volées de bois verts de la part des fans et des médias. Des fois, ce sont même les coaches qui s'y mettent et ça peut être violent. Comme Robert de Zerbi, en février dernier, par exemple...
Le coach de Brighton, expulsé après la défaite des siens à Fulham en Premier League (1-0 et deux buts annulés...), n'avait pas mâché ses mots: «J'ai reçu un carton rouge parce que j'ai dit à l'arbitre que cette semaine nous avions rendez-vous avec son patron (ndlr: Howard Webb) et j'ai perdu du temps dans mon travail parce que je pense que le niveau d'arbitrage en Premier League est très mauvais. (...) Pour progresser, nous devons avoir une attitude différente. L'arbitre d'aujourd'hui n'était pas dans la bonne attitude. Mais ce n'est pas un problème, je n'ai pas dit de gros mots, je lui ai juste dit mon opinion.»
De l'autre côté du Jura, les joueurs eux-mêmes ne se sont jamais trop privés de juger le niveau des arbitres. Prenez Zlatan Ibrahimovic, par exemple. En 2015, après un match à Bordeaux, le géant suédois avait hurlé: «Ça fait quinze ans que je joue au foot et je n'ai jamais vu un arbitre aussi nul dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG. Le PSG ne devrait même pas être dans ce pays, nous sommes trop bons pour ce pays.»
Ce n'est pas le seul, au PSG, à avoir une piètre opinion des directeurs de jeu. Marco Verratti, la machine à cartons parisienne, sept ans plus tard: «J’ai davantage de rapports normaux avec les arbitres de Ligue des Champions ou de sélections, avec lesquels tu arrives un peu plus à discuter qu’avec un arbitre français. Aujourd’hui, avec les arbitres français, on n’y arrive pas!» Et que disait peu avant son coéquipier Kylian Mbappé? «Vous ne savez même pas arbitrer ici! C’est toujours pareil dans cette ligue…»
En Italie, le site calciomercato.com, quoi qu'on en pense, était déjà énervé il y a presque dix ans et rejetait les éliminations précoces des clubs transalpins sur l'échiquier européen sur les épaules des hommes en noir: «Des données montrent que le niveau d'arbitrage dans la plupart des ligues européennes est globalement similaire. En particulier, selon les statistiques, la Bundesliga, la Ligue 1 et la Liga semblent s'adapter aux normes dictées par la Ligue des champions et l'UEFA. Aux pôles opposés se trouvent la Serie A et la Premier League. En Italie, les matches sont fragmentés, lents et par conséquent ennuyeux à regarder. De plus, ce système d'arbitrage soutient et facilite tous les joueurs qui se laissent tomber sournoisement au moindre contact avec l'adversaire.»
Dans certains pays, on pense tellement que les arbitres locaux sont mauvais, voire malhonnêtes, qu’on fait appel à des étrangers pour les grands derbies. C’est régulièrement arrivé en Grèce, par exemple. Et des fois, ça se retourne contre les hommes en noir, comme ces Polonais qui avaient été écartés au dernier moment avant la partie entre l’AEK Athènes et l'Aris Salonique. Ils avaient été accusés d’avoir volé bourrés vers la capitale grecque. Ensuite, certains avaient dénoncé un coup monté pour que le sifflet revienne à un «local» plutôt qu'un étranger…
Et puis il n'y a pas que les championnats qui seraient victimes de la pauvreté de l'arbitrage. Rappelez-vous du dernier Mondial au Qatar... Rien qu'au niveau des quarts de finale, en épluchant quelques sites internet et des articles de l'époque, l'arbitrage de France-Angleterre a, au choix, été qualifié de «blague», d’«étrange» et aussi d’«arrogant». On se rappelle tous, aussi, de la prestation plutôt aléatoire de l'Espagnol Mateu Lahoz lors de Pays-Bas-Argentine et les 17 cartons jaunes qui sont allés avec. Lors de la partie Portugal-Maroc, pas d'erreurs majeures à signaler, mais le directeur de jeu avait quand même été critiqué.