FranceMeurtres de Leslie et Kevin: le père du garçon en détention provisoire
Guy Trompat devait être jugé pour avoir cherché à recruter des détenus afin de tuer en prison les meurtriers de son fils. Mais son procès a été renvoyé et lui, enfermé.
- par
- Michel Pralong avec AFP
Guy Trompat, dont le fils Kevin a été retrouvé mort début mars avec sa compagne Leslie, devait être jugé ce jeudi après-midi en comparution immédiate au Tribunal correctionnel de Niort. Il lui est reproché d’avoir tenté d’organiser l’assassinat des personnes soupçonnées dans le meurtre de son fils, détaille le parquet dans un communiqué.
D’après le parquet, Guy Trompat aurait notamment proféré des menaces de mort à l’égard des cinq mis en cause dans le dossier. L’homme est également accusé d’avoir offert, via les réseaux sociaux, 100 000 euros à toute personne capable de les tuer dans la prison où ils ont été placés en détention provisoire, comme le révélait «Le Parisien».
«Cette proposition aurait été relayée dans différents établissements pénitentiaires et aurait été suivie de la diffusion des photographies des personnes visées», poursuit le parquet de Niort.
Il risque 10 ans de prison
Mais le procès a été renvoyé au 2 juin sur la demande de l’avocat de Guy Trompat, annonce BFMTV qui assistait à l’audience. Le père de Kevin a été placé en détention provisoire d’ici-là. Déjà condamné pour des faits similaires par le passé, il encourt cette fois-ci 10 ans de prison.
Il s’agit d’une affaire parallèle à l’enquête menée par le parquet de Poitiers sur les «disparus des Deux-Sèvres», Leslie Hoorelbeke, 22 ans, et Kevin Trompat, 21 ans, retrouvés morts en Charente-Maritime les 3 et 4 mars, après trois mois d’incertitude.
Dans ce dossier, initialement ouvert à Niort après la disparition du couple fin novembre dans les Deux-Sèvres et transféré fin décembre au pôle d’instruction criminelle de Poitiers, cinq jeunes hommes ont été mis en examen, notamment pour «assassinats», et placés en détention provisoire.
Kevin Trompat et Leslie Hoorelbeke ont été tués par des coups portés à l’aide d’un «objet contondant», selon le parquet de Poitiers, qui a évoqué une «déception sentimentale et/ou des dettes financières» comme mobiles possibles des suspects.
Le père en prison lors de la disparition
Au moment de la disparition de son fils et de la petite amie de ce dernier, Guy Trompat était incarcéré pour «violences volontaires». Après la découverte des corps, il avait organisé le 12 mars une marche blanche en hommage aux deux victimes, réclamant que «justice soit faite». «C’est insurmontable. Ils ont détruit des vies, détruit ma vie. Je ne pourrai pas vivre sans mon fils», avait-il dit à des journalistes.