France: Macron garde sa première ministre, qui va proposer des «ajustements»

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FranceMacron garde sa première ministre, qui va proposer des «ajustements»

L’entourage du président s’est réjoui du retour du calme, après les émeutes qui ont secoué la France à la suite de la mort de Nahel. Quant à Macron, il devrait s’exprimer «d’ici à la fin de la semaine».

AFP

Au nom de la «stabilité» et avant de prendre la parole d’ici à la fin de la semaine, Emmanuel Macron a confirmé, lundi soir, le maintien de sa première ministre, Elisabeth Borne, qui entend désormais procéder à des «ajustements» dans son gouvernement.

Borne veut des ajustements ministériels

«Pour assurer stabilité et travail de fond, le président de la République a décidé de maintenir la première ministre», a annoncé l’entourage du chef de l’État, qui va s’expliquer «d’ici à la fin de semaine» en «rappelant le cap clair qui est le sien», selon la même source. Aussitôt après cette confirmation, Elisabeth Borne a annoncé qu’elle «souhait des ajustements» pour son gouvernement, selon Matignon, et qu’elle «les proposera au président de la République cette semaine».

«Pour que rien ne change, il ne faut rien changer. Le maintien d’Élisabeth Borne à Matignon traduit la dramatique déconnexion du président de la République qui a perdu tout contact avec le peuple et condamne le pays à l’impuissance et à l’immobilisme», a réagi sur Twitter la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen.

L’objectif des cent jours atteint

«L’objectif des cent jours a été tenu et le calme est revenu», après les émeutes qui ont embrasé la France fin juin, relève l’entourage de Macron. «Le 14-Juillet a été un succès», poursuit-on de même source, alors que les craintes d’une nouvelle flambée des violences à l’occasion de la fête nationale ne se sont pas confirmées. «Le pays avance. L’Exécutif doit travailler et préparer la rentrée», se félicite-t-il également.

Dans ce contexte, Emmanuel Macron «compte préparer la rentrée en rappelant le cap clair qui est le sien et en rassemblant fortement après cette période», ajoute-t-on de même source, alors que pour l’heure, l’Exécutif a été incapable de former une majorité claire à l’Assemblée.

Élisabeth Borne résiliente

Les émeutes, fin juin, avaient d’abord éloigné la perspective d’un remaniement, mais une fois les braises éteintes, les rumeurs avaient repris de plus belle, allant d’un simple ajustement technique à un changement de premier ministre. Le chef de l’État a finalement décidé de «maintenir» Mme Borne à Matignon… ce qui laisse aussi entendre qu’il a songé à l’en éloigner.

Première ministre en sursis, Élisabeth Borne a déjà survécu à des législatives ratées il y a plus d’un an, puis au 49.3 utilisé pour faire passer la très contestée réforme des retraites au printemps, et à de multiples dissonances avec le président de la République. Mais, résiliente, sans concurrence capable de changer vraiment la donne, elle a finalement réussi à s’ancrer, posant ses jalons.

Un nouveau directeur de cabinet

Elle va donc poursuivre son bail entamé il y a quatorze mois, avec à la tête de son équipe à Matignon un nouveau directeur de cabinet: Jean-Denis Combrexelle, spécialiste du Code du travail, nommé lundi dans la matinée.

Ancien président de la section du contentieux du Conseil d’État, Combrexelle a dirigé pendant treize ans, sous des gouvernements de droite puis de gauche, la puissante direction générale du travail au ministère du Travail (2001-2014). La désignation de Combrexelle, accueillie plutôt favorablement par les partenaires sociaux, tombe à pic pour un gouvernement désireux de renouer avec le dialogue social après la douloureuse crise des retraites.

(AFP)

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