Covid-19Le Japon va rouvrir grand les portes aux touristes étrangers
Le premier ministre japonais Fumio Kishida a annoncé que, dès le 11 octobre, le Japon allait assouplir ses contrôles aux frontières et autoriser de nouveau la délivrance de visa «de voyages individuels».
Le Japon a annoncé jeudi la levée à partir du 11 octobre des restrictions d’entrée pour les touristes mises en place il y a plus de deux ans pour faire face à la pandémie de Covid-19.
S’exprimant devant la Bourse de New York, le premier ministre japonais Fumio Kishida a indiqué qu’«à partir du 11 octobre, le Japon [allait] assouplir les contrôles aux frontières et autoriser à nouveau la dispense de visa et les voyages individuels».
Le yen dégringole
Le quota d’arrivées quotidiennes dans le pays avait été graduellement relevé depuis le début de l’année et s’établissait dernièrement à 50’000. La faiblesse du yen, qui a perdu 20% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année, devrait rendre le Japon encore plus attractif pour bon nombre de visiteurs. Et un apport de devises étrangères pourrait aider à enrayer la chute de la monnaie nationale et donner un coup de pouce à la reprise économique.
En juin, le gouvernement nippon avait autorisé le retour des touristes étrangers, mais seulement dans le cadre de voyages organisés. Ce dispositif avait été allégé début septembre pour autoriser les séjours individuels, mais toujours par l’intermédiaire d’une agence de voyages.
Fumio Kishida «a pris ses fonctions il y a un an en sachant que la perception d’une gestion maladroite de la pandémie avait été un facteur clé de la perte de confiance de l’opinion publique» japonaise en son prédécesseur Yoshihide Suga, a récemment rappelé à l’AFP James Brady, spécialiste de la politique japonaise au sein du cabinet Teneo. Fumio Kishida s’est donc «montré extrêmement prudent pour ne pas répéter ces mêmes erreurs», selon cet observateur.
Plus de 31,9 millions de visiteurs en 2019
Le Japon n’a pas recouru à des confinements durant la pandémie mais le port du masque, sans être imposé par les autorités, continue d’y être extrêmement répandu dans les lieux et transports publics. Le taux de mortalité attribuable au coronavirus y a été relativement faible (moins de 35 décès pour 100’000 habitants).
L’archipel devrait cependant mettre du temps à retrouver son niveau record de 31,9 millions de visiteurs étrangers accueillis en 2019 et des retombées financières comparables (4800 milliards de yens cette année-là, soit près de 34 milliards d’euros au cours actuel). Car, au Japon, «la majeure partie des retombées économiques (ndlr: du tourisme international) d’avant la pandémie provenait des masses de visiteurs chinois, qui dépensaient beaucoup pour rapporter chez eux des produits électroniques et cosmétiques» nippons, rappelle James Brady.
Or, comme les Chinois sont toujours confrontés à des restrictions drastiques face au Covid-19 chez eux, ils ne devraient pas être nombreux à voyager au Japon dans l’immédiat, alors qu’ils représentaient (avec Hong Kong) 37% des visiteurs étrangers au Japon en 2019. En revanche, la demande de touristes d’autres pays pourrait être forte, même si celle des Européens risque d’être limitée à cause de l’inflation élevée chez eux et des répercussions de la guerre en Ukraine sur les coûts du transport aérien, selon des experts du secteur.