HCA-HCC: les fans refont le match: «On pense que 4-0 dans la série pour La Chaux-de-Fonds, c’est possible»

Le HC La Chaux-de-Fonds est définitivement sur un nuage. Victorieuse (4-1) avec la manière du HC Ajoie samedi soir dans des Mélèzes en fusion, la formation de Louis Matte se détache dans le barrage de promotion/relégation. De victoire en victoire, les Abeilles se rapprochent toujours un peu plus de la National League. Logiquement, leurs supporters commencent gentiment à se dire que le rêve de promotion pourrait bien devenir réalité dans les prochains jours.

«Là, c’est sûr que j’y crois, lance Benoît, tout sourire. Au début de la série, je n’y croyais pas trop. Ils avaient déjà fait le «taf» en devenant champions de Swiss League. Personnellement, ça me suffisait. Mais avec ce qu’ils montrent actuellement, avec le hockey qu’ils jouent, j’y crois plus que jamais!»

Le fan de 23 ans n’est évidemment pas le seul à se dire qu’un retour dans l’élite, 22 ans après l’avoir quittée, est réellement possible. Venues soutenir les héros des Mélèzes en voisines, les joueuses du VBC Le Locle sont aussi persuadées que le HCC peut venir à bout des Jurassiens. «Au vu des deux derniers matches, on y croit clairement, s’exclament Louise et Maria. On n’est jamais à l’abri qu’Ajoie se réveille, mais on pense que 4-0 dans la série, c’est possible. Comme contre Olten. Au revoir, merci, on n’en parle plus!»

L’euphorie générale qui régnait dans les travées de la vénérable patinoire chaux-de-fonnière au terme du deuxième acte de cette série au meilleur des sept matches était à la hauteur de la tension qui avait accompagné de nombreux fans des Abeilles avant le coup d’envoi.

«Ce match était un peu stressant, reconnaît volontiers Guillaume (43 ans). Mais les joueurs nous ont permis de nous détendre en marquant en box-play puis en power play. Ils ont réalisé un travail remarquable et la suite de la partie a été plus facile à suivre.» Les réussites du top scorer Sondre Olden (22e, 2-1) et du capitaine Daniel Carbis (28e, 3-1) ont, en effet, coupé les ailes de la Vouivre pour la dernière demi-heure restante.

Le public neuchâtelois a toutefois attendu le but de la sécurité signé Toms Andersons (60e, 4-1) pour vraiment souffler. «J’ai bien vécu ce deuxième acte, surtout après le quatrième but à la toute fin, se marre Julien. La Chaux-de-Fonds a mérité de gagner ce match. De son côté, Ajoie s’est un peu sabordé en fin de rencontre en écopant de deux pénalités, surtout celle à cause d’un surnombre. Collectivement, La Chaux-de-Fonds a fait un meilleur match et Östlund a sorti des gros arrêts. Comme contre Olten, on est meilleurs dans les zones décisives. On voit toutefois que, si on fait des petits jeux en défense et si on trie un peu les lentilles comme on dit ici, on peut vite se retrouver en difficulté.»

Finalement, seul Thibault Frossard (17e, 1-1) en a profité en fin de première période. Mais cette réussite n’a pas insufflé la révolte espérée dans les rangs jurassiens. Au contraire, les hommes de Julien Vauclair ont essuyé un nouveau revers. Et un énième coup sur les casques.

«C’est avant tout une question de moral et de momentum, estime notre interlocteur de 36 ans. Si ces deux derniers critères sont égaux entre les deux équipes, alors je ne suis pas sûr que La Chaux-de-Fonds serait meilleure qu’Ajoie. Par contre, on ne sent pas vraiment de collectif ou d’unité chez les Jurassiens. La première ligne met un peu la pression, même si Devos est un peu blessé. Mais derrière, je ne trouve pas fou.»

La différence de niveau supposée entre les deux clubs était la grande interrogation à l’entame de ce barrage entre les deux «ennemis» de l’Arc jurassien. Et, globalement, les fans du HCC sont justement surpris de ne pas en voir.

«Je m’attendais à ce que l’équipe de National League soit plus présente dans les moments importants et qu’elle ait plus de hargne, avoue Benoît. Je suis étonné et très fier de voir La Chaux-de-Fonds tenir tête et même battre Ajoie de la sorte. Depuis la série contre Olten, il y a eu un «step-up» et l’équipe est encore meilleure. Je pense qu’elle joue même au-dessus de son véritable niveau. Mais du coup, je trouve que c’est plus La Chaux-de-Fonds qui gagne qu’Ajoie qui perd.»

S’il faut bien avouer que l’énorme confiance accumulée par la troupe de Louis Matte au cours des dernières semaines lui permet de jouer sans complexe, ce sont avant tout l’excellente attitude des joueurs et le bon fond de jeu que présentent les Abeilles qui font, pour l’heure, la différence.

«L’esprit d’équipe est assez fou, apprécient nos deux volleyeuses de 29 et 24 ans. Techniquement, La Chaux-de-Fonds n’est peut-être pas encore au niveau de l’élite, mais les joueurs patinent tellement vite qu’ils peuvent compenser. On pensait honnêtement qu’Ajoie serait meilleur, avec son expérience et le rythme de la National League. L’équipe jurassienne a l’air fatiguée physiquement et mentalement. Et on lui a remis la tête sous l’eau.»

Une deuxième fois en l’espace de 48 heures seulement. De quoi avoir le moral chancelant. «Le moindre détail qui ne tourne pas en leur faveur semble peser sur les Ajoulots et ces derniers s’enfoncent encore davantage, reprend Guillaume. Le mental et les blessures ne les aident pas. Du côté de La Chaux-de-Fonds, les joueurs travaillent fort et se montrent solidaires. On ne peut que leur tirer notre chapeau. Pour l’instant, toutes les étoiles sont alignées pour La Chaux-de-Fonds.»

Victorieux de 29 de leurs 31 derniers matches, les Chaux-de-Fonniers sont en totale réussite et dégagent ce sentiment que rien ne peut venir perturber leur marche triomphale qui doit les mener en National League. «Depuis quelques matches, il y a ce truc qui me fait me dire que ça va le faire et que rien ne peut leur arriver, explique Benoît. En fait, j’ai toujours la sensation qu’ils vont finir par gagner.»

En confirmant la victoire de jeudi à Porrentruy, les Abeilles ont conservé l’avantage de la glace. Un détail qui n’en est pas un tant les Mélèzes sont devenus une véritable citadelle imprenable. «On en est à 18 victoires de suite, rappelle Julien. Ajoie va devoir venir chercher un point ici…» Bonne chance, serait-on tenté d’ajouter!