FranceL’hiver 2023-2024 sera «probablement» le plus risqué
La présidente française de la Commission de régulation de l’énergie, Emmanuelle Wargon, a déclaré jeudi que l’hiver à venir pourrait ne pas être le pire, sur le plan énergétique.
Le risque de coupures ciblées d’électricité en janvier ou février n’est pas à «exclure», mais l’hiver le plus à risque sera «probablement» celui de 2023-2024, a estimé jeudi soir la présidente de la Commission de régulation de l’énergie, Emmanuelle Wargon.
«On a un hiver délicat là maintenant et on a probablement aussi un hiver délicat ou difficile en 2023-2024. C’est là aussi que ce qu’on fera sur les importations de gaz, les importations d’électricité, la suite des mesures d’urgence communautaires, le début de la réflexion sur l’organisation du marché, cela jouera sur l’hiver 23-24», a-t-elle déclaré sur BFM Business.
«On a une belle probabilité que ça se passe finalement pas trop mal pour l’hiver 2022-2023. Pour 2023-2024, c’est encore vraiment très incertain», a-t-elle ajouté, reconnaissant que ce deuxième hiver sous tension serait «probablement» le plus risqué.
Coupures ciblées pas exclues
Concernant cet hiver, elle a de nouveau indiqué qu’on ne pouvait «exclure qu’il y ait des coupures ciblées. Ce n’est pas sûr à 100%. Cela dépendra de notre sobriété ou pas, de la météo, de notre capacité de réaction au moment où le gestionnaire de réseau RTE annonce que c’est très tendu.» Le réseau de distribution électrique Enedis «s’y prépare avec les préfets au cas où. On est toujours dans du «au cas où». Ce n’est pas écrit que cela se produira», a-t-elle souligné
La crainte de coupures a été ravivée après les dernières prévisions de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, qui a averti vendredi dernier d’un risque «élevé» de tensions sur le système électrique en janvier, en raison du redémarrage plus lent que prévu de réacteurs nucléaires d’EDF – dont près de la moitié est encore à l’arrêt.
«Un moment critique»
Interrogée sur les prix de l’électricité, Emmanuelle Wargon a indiqué que l’évolution des choses dépendrait d’un «moment critique» qui est «l’arrivée des réacteurs qui sont actuellement en maintenance ou en réparation sous contrainte pour la grille de production en décembre et en janvier».
«S’ils arrivent conformément aux prévisions réactualisées d’EDF, cela veut dire qu’on saura faire face en janvier s’il ne fait pas trop froid et cela veut dire que les prix du premier et du deuxième trimestre pourraient se stabiliser, voire baisser», a-t-elle estimé.