Session du Parlement: Vers une admission facilitée des étrangers diplômés en Suisse

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Session du ParlementVers une admission facilitée des étrangers diplômés en Suisse

Au grand dam de l’UDC, le National a accepté que les ressortissants de pays tiers qui ont étudié dans de grandes écoles suisses et qui y ont reçu un diplôme puissent rester chez nous pour travailler.

Christine Talos
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Christine Talos
Par exemple, les étudiants de l’EPFL originaires d’États tiers mais qui sont diplômés en Suisse pourront rester dans notre pays pour y travailler.

Par exemple, les étudiants de l’EPFL originaires d’États tiers mais qui sont diplômés en Suisse pourront rester dans notre pays pour y travailler.

20min/Marvin Ancian

Les étrangers formés dans les universités et les EPF doivent pouvoir rester en Suisse et y travailler même s’ils viennent d’un pays tiers. Le National a accepté par 135 voix contre 51 ce projet du Conseil fédéral qui faisait suite à une motion de l’ex-parlementaire Marcel Dobler (PLR/SG) déposée en 2017. Il concerne aussi les titulaires d’un diplôme suisse de type brevet fédéral, d’un diplôme fédéral ou d’une haute école spécialisée ainsi que les étudiants du niveau postdoctoral.

Pas de retour sur investissement aujourd’hui

«Actuellement, le contrat de travail d’un ressortissant d’un État tiers est soumis à la règle stricte des contingents, même s’il a étudié en Suisse. Mais cette réglementation n’est plus judicieuse», a expliqué Andri Silberschmidt (PLR/ZH) au nom de la commission.

D’abord parce que les Suisses paient pour former ces étrangers chez nous, et qu’il n’y a donc pas de retour sur investissement s’ils doivent quitter la Suisse, a-t-il relevé. Ensuite parce que la Suisse souffre d’une pénurie de travailleurs qualifiés. Enfin, car la personne qui a suivi des études en Suisse est souvent bien intégrée et a un emploi bien rémunéré, a-t-il énuméré.

Le gouvernement ne voulait au départ intégrer dans le projet que les titulaires d’un master ou d’un doctorat obtenu dans un domaine souffrant d’une pénurie de main-d’œuvre. Mais les députés ont décidé d’y ajouter les diplômés du degré tertiaire également. «Tout le niveau tertiaire compte des spécialistes compétents dont nous avons besoin», a estimé Marco Romano (LC/TI).

L’UDC opposée

Tous les partis étaient sur la même longueur d’onde, soulignant l’accueil favorable des milieux professionnels, de la recherche et de la santé. Selon la ministre de Justice et Police, Elisabeth Baume-Schneider, entre 200 à 300 personnes pourraient être concernées chaque année, «un chiffre relativement modeste», a-t-elle convenu.

Seule l’UDC s’est opposée. Elle a tenté en vain de le renvoyer. Elle a rappelé l’initiative contre l’immigration de masse acceptée par le peuple en 2014. «Nous nous opposons à une nouvelle extension de l’immigration. C’est contraire à notre Constitution», a argumenté Andreas Glarner (UDC/AG). Mais il ne se faisait guère d’illusions: «Si vous souhaitez malgré tout introduire ces nouvelles dispositions, veillez au moins à ce que certaines personnes ne puissent pas entrer chez nous par le biais de facultés qui ne servent aucun intérêt économique direct.»

Le Conseil des États doit encore se prononcer.

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