FranceBraquage de Chavornay: 6 à 20 ans de prison requis
«La Suisse est un pays riche, qui fait l’effet d’une friandise pour les malfaiteurs», a déclaré l’avocat général lors du procès.
Les braqueurs sont jugés à Lyon.
GoogleMapsDes peines de 6 à 20 ans de réclusion ont été requises mardi devant la cour d’assises de Lyon contre trois des accusés jugés pour le braquage d’un fourgon blindé en Suisse en 2018, assorti de la séquestration de la fille d’un convoyeur.
Un butin de 25 millions de francs suisses avait été dérobé par les braqueurs, dont une partie a, depuis, été retrouvée dans une malle enterrée dans l’Ain.
Une peine de 20 ans de réclusion criminelle a été réclamée contre Medhi A., 40 ans, en fuite et jugé en son absence, décrit par l’avocat général Eric Mazaud comme «le personnage évidemment central» de ce braquage, perpétré le 8 février 2018 à Chavornay, dans le canton de Vaud.
Le magistrat a réclamé le maintien du mandat d’arrêt contre cet accusé, qui a pris la fuite en juin 2018. Selon l’avocat général, ce «malfaiteur chevronné» serait détenu en Tunisie dans une affaire de faux.
Le ministère public a réclamé 12 ans de réclusion criminelle contre Yusuf K., 32 ans, ancien convoyeur de fonds, accusé d’avoir fourni les renseignements au gang lyonnais et qui aurait mis en relation un loueur de voitures de luxe de Genève avec le cerveau de l’affaire.
«On a de la Suisse dans les idées»
L’avocat général a également requis 6 ans contre l’homme accusé d’avoir recelé et enterré dans son garage la malle contenant 2,5 millions de francs suisses, et 7 ans contre un autre complice présumé, suspecté d’avoir effectué des repérages près du domicile lyonnais de la fille du conducteur du fourgon, séquestrée pendant l’attaque, pour contraindre son père à obéir aux assaillants.
«Dans le milieu du banditisme, on a de la Suisse dans les idées, depuis longtemps, depuis très longtemps. Les affaires de fourgons blindés se suivent sans se ressembler», a déclaré l’avocat général, en introduction de son réquisitoire. Et d’ajouter: «La Suisse est un pays riche, qui fait l’effet d’une friandise pour les malfaiteurs. Avec des morceaux gourmands: des fourgons que l’on attaque en passant une frontière à portée de parkings, de boxes. Avec préparation, avec une certaine sophistication. L’imagination peut être sans limite».
Au passage, Éric Mazaud a déploré les complications de la coopération franco-suisse, ayant empêché le témoignage de deux complices de l’attaque de Chavornay, condamnés par le tribunal criminel du canton de Vaud, mais qui n’ont pas été obligés de venir témoigner à ce procès.