Football: L’Italie joue sa crédibilité en 180 minutes

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FootballL’Italie joue sa crédibilité en 180 minutes

Championne d’Europe en titre, la Squadra azzurra jouera sa qualification directe à l’Euro ce vendredi, à Rome, contre la Macédoine du Nord puis, surtout, mardi en Ukraine.

André Boschetti
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André Boschetti
L’arrivée, fin août, de Luciano Spalletti à la tête de l’équipe d’Italie a insufflé une nouvelle et belle dynamique à ses joueurs. Suffisante pour se qualifier directement pour l’Euro 24? Réponse mardi.

L’arrivée, fin août, de Luciano Spalletti à la tête de l’équipe d’Italie a insufflé une nouvelle et belle dynamique à ses joueurs. Suffisante pour se qualifier directement pour l’Euro 24? Réponse mardi.

IMAGO/Sportsphoto

Sur le papier, l’équipe d’Italie a sa qualification pour l’Euro 2024 à portée de pied. Pour s’en aller défendre, dans sept mois en Allemagne, ce titre conquis un peu à la surprise générale en été 2021, il lui suffit en effet de battre la Macédoine du Nord ce vendredi soir à Rome, puis de prendre un point en Ukraine mardi. Un double objectif qui n’aurait pas trop préoccupé les Italiens il y a seulement quelques années, mais qui, aujourd’hui, suscite bien des inquiétudes chez des tifosi encore échaudés par les traumatisantes éliminations des phases finales des deux dernières Coupes du monde.

Celle du 24 mars 2022 revient d’autant plus vite en mémoire que cette Italie, pourtant sacrée championne d’Europe quelques mois plus tôt, avait alors vu ses espoirs d’aller au Qatar brisés par la modeste Macédoine du Nord au 1er tour des barrages. Alors qu’elle s’imaginait peut-être déjà jouer sa qualification quatre jours plus tard face au Portugal.

Un douloureux souvenir qui sert d’avertissement à une équipe qui ne devra pas sous-estimer ces mêmes Macédoniens, car tout autre résultat qu’une victoire vendredi l’obligerait à s’imposer en Ukraine mardi pour ne pas devoir une fois encore passer par ces périlleux barrages pour rejoindre l’Allemagne cet été.

Défaite encourageante à Wembley

L’arrivée de Luciano Spalletti, à la place du démissionnaire Roberto Mancini, il y a trois mois à la tête des Azzurri est l’une des raisons qui redonnent un peu confiance aux Italiens. Celui qui a largement contribué à offrir le troisième Scudetto de son histoire à Naples en mai dernier - le premier sans Maradona - a en peu de temps réussi à insuffler un petit vent d’optimisme au sein d’un groupe en grande souffrance. Malgré une défaite plus qu’honorable concédée face à l’Angleterre à Wembley le mois dernier.

Ce soir-là, face à un adversaire qui fera partie des grands favoris l’été prochain, l’Italie avait recouvré, l’espace d’une mi-temps, cet allant offensif, cette solidarité et cette insouciance qui avaient fait sa force en 2021. Des atouts qui devraient suffire pour franchir le premier écueil macédonien. Pour obtenir ensuite cet indispensable point en Ukraine, le nouveau sélectionneur italien espère que quelques-uns des héros de 2021 retrouvent enfin leur meilleur niveau. On pense surtout à Gianluigi Donnarumma, muraille alors infranchissable, à Jorginho, de retour en sélection après une longue période de doutes, et à Federico Chiesa. Victime d’une rupture du ligament croisé d’un genou en janvier 2022, l’imprévisible et véloce attaquant de la Juventus semble enfin revenir au niveau qui était le sien avant sa blessure. Un apport d’autant plus important que deux de ses acolytes,  les prometteurs Scammacca (Atalanta)et Raspadori (Naples), sont encore très jeunes et inexpérimentés à ce niveau. Quant à l’ailier de Sassuolo Domenico Berardi, il ne cesse, lui, de souffler le chaud et le froid.

Une défense privée de deux de ses piliers

Tout cela pour souligner que l’Italie devra marquer pour éviter un nouveau désastre qui entamerait un peu plus encore sa crédibilité au plus haut niveau.  Et probablement inscrire bien davantage qu’un but car la défense n’est plus, depuis presque une décennie déjà, une assurance tous risques. Un secteur d’autant plus fragile qu’il ne pourra pas compter sur les habituels titulaires que sont Di Lorenzo (Naples) et Bastoni (Inter), tous deux blessés. Quant à l’un des héros de l’épopée 2021, Leonardo Spinazzola (Rome), il ne s’est jamais vraiment remis de cette rupture d’un tendon d’Achille subie en quart de finale de l’Euro contre la Belgique.

En résumé, l’Italie a à la fois tout à craindre et à espérer d’une double confrontation qui influencera beaucoup son présent bien sûr mais aussi son avenir. Reste à savoir comment Luciano Spalletti et ses joueurs réussiront à gérer la pression qui pèse sur leurs épaules.

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