Ski alpin: Chambré par ses fans, Arnaud Boisset a enfin pu vivre son rêve

A force de tourner autour de sa première Coupe du monde, Arnaud Boisset était devenu un objet de «memes» pour son fan-club très actif sur les réseaux sociaux. «J’ai pas mal d’autodérision, j’ai même aidé avec quelques gags et il y en aura encore d’autres», s’est marré le skieur valaisan à Val Gardena. 

Désormais, le Martignerain peut (enfin) l’écrire sur son CV: il est un skieur de Coupe du monde. Vendredi, lors du super-G disputé sur la Saslong, il a même franchi la ligne d’arrivée à la 14e place provisoire. Avant de reculer à une prometteuse 19e place.

«Je ne suis pas très émotif normalement, mais là j’ai ressenti beaucoup d’émotions» a lâché le Romand après son baptême du feu. Il y a eu un regard vers sa maman, présente à l’arrivée. Et une pensée très émue à son papa, décédé il y a un an et auquel il a rendu hommage en enfilant un casque dessiné en son honneur. 

Puis, le Valaisan s’est mis de côté pour prendre un moment à lui. Savourer. Et Marco Odermatt est très vite venu le chambrer. «On a rigolé, parce que je devais déjà vivre ma grande première à Beaver Creek il y a deux semaines mais la course avait été annulée. Marco m’a dit: «ça y est, tu l’as fait, et en plus tu as marqué des points». Il m’a félicité.» 

Assuré de s’aligner en super-G cette saison – il a remporté le classement général de la discipline en Coupe d’Europe l’hiver passé –, Arnaud Boisset aurait très bien pu vivre cette première plus tôt. En janvier 2020 par exemple, lorsqu’il avait remporté sa sélection interne en vue de la descente de Wengen. Ses entraîneurs lui avaient alors préféré un autre athlète. Une grosse blessure au genou quelques semaines plus tard a mis un gros frein à sa progression.

Il passe encore tout près d’un premier départ sur le cirque blanc en novembre 2021, lors des entraînements en Amérique du Nord, mais n’est finalement pas retenu. Puis révèle au quotidien «Le Nouvelliste» avoir été victime d’une intoxication alimentaire à son retour en Europe. En perte de vitesse, il retrouve le 3e échelon du ski (courses FIS).

«Avant même de voir mon classement, quand j’ai franchi la ligne, j’étais content parce que j’avais exécuté mon plan, a-t-il expliqué après son baptême en Coupe du monde. C’était un soulagement, j’ai longtemps lutté pour avoir ma chance et là j’ai su la saisir.»

Même s’il se fera probablement encore charrier par ses fans, le Valaisan a réussi sa première. «Je ne pensais pas non plus que ça prendrait autant de temps, c’est ma carrière et mon chemin, a-t-il souligné. J’aurais aussi pu prendre dix départs avant et ne pas entrer dans les points. peut-être que ça m’a aidé d’arriver plus mature en Coupe du monde.»

Samedi, le Valaisan a pu remettre ça sur la descente de Val Gardena. Mais cela s’est moins bien passé (49e). «Il y a encore du travail, les descentes en Coupe du monde sont notamment plus longues que celles sur le circuit européen, relève le skieur de 25 ans. Là, j’ai surtout besoin de relâcher un peu, cette semaine était éprouvante physiquement et émotionnellement.»

Prochain rendez-vous: le super-G de Bormio le 29 décembre. A moins que le Valaisan ne se qualifie pour la descente de la veille?