FootballCC: «On ne peut pas toujours traîner le plus vieux stade du pays»
Président du FC Sion, Christian Constantin explique pourquoi son club doit se doter de structures modernes, condition sine qua non pour qu’il garde un statut professionnel.
- par
- Renaud Tschoumy
Christian Constantin met la pression sur la ville de Sion et le canton du Valais. Dans un communiqué publié par le FC Sion, mardi soir, le club a annoncé qu’il n’excluait pas un retour à l’amateurisme.
Tout en annonçant que le traditionnel gala-choucroute n’aura pas lieu en 2024, le FC Sion précise dans son communiqué que «le club préconise en priorité un projet avec de nouvelles infrastructures et des solutions de financement pour l'exploitation d'un FC Sion professionnel, adapté à ce siècle et comparables aux autres régions du pays au niveau du stade». Si les discussions avec la ville et le canton devaient ne pas aboutir, le FC Sion se verrait «dans l’obligation d’effectuer le choix de l’activité professionnelle ou non», explique encore le communiqué.
En clair, Christian Constantin admet qu’il fera certainement au nom du FC Sion «une demande de licence incomplète pour la saison 2024/2025», sachant que la licence en question «ne pourra être accordée en première instance» pour, précisément, «des raisons liées au développement des infrastructures».
Hasard du calendrier – ou non… – L’Illustré a publié dans son édition de ce mercredi un grand reportage consacré aux projets de Christian Constantin, maquettes du nouveau stade à l’appui – images que nous vous proposons ci-dessus. Dans une interview publiée en marge de ce reportage, Christian Constantin l’affirme: «Quoi qu’il arrive, je reste!»
Le président sédunois a répondu à nos questions.
Christian Constantin, êtes-vous parti dans un bras de fer contre la Swiss Football League?
Pas du tout! Il faut savoir deux choses. La première, c’est que Sion ne peut pas éternellement «traîner» le plus vieux stade de Suisse. Avec Aarau, on peut se «vanter» d’avoir les stades les plus vétustes du pays, il faut y mettre fin. On doit mettre le club, la ville et le canton en conformité avec ce que nous demandent les instances professionnelles du football. En cela, les discussions avec le président de la ville de Sion, Philippe Varone, et le conseiller d’État, Frédéric Favre, sont très constructives. La deuxième chose, et ce n’est pas la moindre, c’est que j’ai un contrat avec la Ville qui se termine au 1er décembre 2024. Donc dans un an. Mais si je ne peux pas prouver que mon club pourra finir sa saison dans son stade, je n’obtiendrai jamais la licence.
Vous allez pourtant faire cette demande de licence…
Oui, tout en sachant qu’elle ne me sera jamais accordée en première instance. Je vais remplir tous les formulaires nécessaires, faire ce que l’on me demande, mais je sais très bien que cela ne sera pas rentable dans un premier temps. Simplement, cela me donnera deux mois supplémentaires pour finaliser les discussions avec la Ville et le canton, et de la sorte pouvoir revenir en deuxième instance avec un projet qui tienne la route. On doit notamment s’entendre sur l’avis foncier de la chose. A partir de là, on pourra s’entendre avec la Ligue. On ne serait pas le premier club à qui l’on accorderait une dérogation, dans l’attente d’une mise en conformité de son stade.
Et si ces discussions avec la Ville et l’État devaient ne pas aboutir?
Cela voudrait simplement dire qu’on ne se sera pas entendus sur la nécessité d’avoir un club professionnel doté de structures professionnelles à Sion. Dans ce cas, le FC Sion redeviendra(it) un club amateur. Cela me poserait moins de problèmes à titre personnel, dans la mesure où l’on n’a pas besoin de licence pour jouer en première ligue amateur. Mais ce serait dommage pour ce que représente la culture du football dans ce pays et le projet de nouveau stade qui est en cours. Quoi qu’il en soit, je resterai aux commandes du club, que ce soir en ligue professionnelle ou en ligue amateur.