FootballXherdan Shaqiri aura les clés
Trouver la solution dans le bloc défensif de l’Irlande du Nord représentera le principal défi de la Suisse samedi soir (20h45). Elle se reposera beaucoup sur son meneur de jeu.
- par
- Valentin Schnorhk Genève
Message d’espoir, peut-être. Sinon, de l’autoconviction. Ou alors une manière pour Murat Yakin de transférer son destin entre les mains d’un de ses joueurs clés. «Xherdan (Shaqiri) a la capacité de jouer dans toutes les positions offensives, apprécie-t-il. Cela lui donne la liberté nécessaire pour se placer avec intelligence. Il sait où il doit se positionner et à quel moment le faire. Il est à nouveau en confiance, il a du rythme, il marque des buts importants. Il est vraiment en excellente condition.» Les mots disent à quel point Murat Yakin se repose sur son meneur de jeu. Samedi soir (20h45), au Stade de Genève, il sera considéré comme l’élément le plus important pour trouver la solution contre l’Irlande du Nord. Le facteur X.
Car le retour de Shaqiri avec l’équipe de Suisse apparaît comme une bénédiction pour son sélectionneur. Il y a forcément un léger traumatisme qui reste du 0-0 de Belfast, le mois dernier. Cette rencontre où la Suisse n’a rien créé, semblant se heurter pendant 90 minutes à un mur. Une formation regroupée et compacte, que les hommes de Yakin n’avaient pas su faire sortir de leur zone de confort. Il manquait du monde, c’est vrai. Shaqiri, donc, ou Breel Embolo sont de retour. Ce sont des solutions supplémentaires. Des idées qui manquaient, surtout.
Faire circuler rapidement la balle
«Nous savons que ce sera un match difficile, car il est compliqué de percer ces lignes, d’éliminer la défense, a observé en conférence de presse celui qui portera le brassard samedi. Mais nous sommes confiants, nous voulons gagner. Nous sommes une équipe de top niveau, et une équipe de top niveau doit remporter ce match à domicile. Nous connaissons nos qualités et, avec nos qualités, nous devons pouvoir nous imposer.» Shaqiri a une responsabilité particulière. Il le sait. Il l’assume: «En tant que joueur offensif, j’aime pouvoir casser des lignes, trouver la solution.» La Suisse n’attend pas moins de lui.
Car le discours est martelé depuis le début de la semaine du côté de l’équipe nationale. Pour mettre l’Irlande du Nord sous pression, la contraindre à se désunir, Murat Yakin et son staff croient beaucoup à la nécessité de faire circuler le plus rapidement possible la balle, tout en limitant les erreurs techniques. Les joueurs ont appris la leçon. Ils l’ont répété, eux aussi. Mais c’est sur le terrain qu’on saura s’ils sont en capacité de l’appliquer. Et Shaqiri est forcément de ceux qui peuvent l’incarner au mieux. «Il a une bonne dernière passe, il est capable de prendre rapidement des décisions et cela sera particulièrement important pour nous samedi», acquiesce Yakin.
«S’il y a un penalty, je le prendrai»
Les responsabilités conférées au nouveau joueur de l’Olympique Lyonnais sont totales. Elles vont jusqu’à devoir tirer un éventuel penalty, sachant qu’à Belfast, Haris Seferovic avait manqué le sien (et que Ricardo Rodriguez restait sur une sacrée série noire avant ça). Avec la Suisse, il n’en a jamais tiré ou presque (une fois, lors de la séance de tirs au but contre la Pologne à l’Euro 2016).
«Je n’ai jamais eu de problème à les tirer, j’étais toujours prêt à ça, mais chaque entraîneur prend ses décisions, s’en est amusé le Bâlois. Murat (Yakin) ne m’a pas imposé cette responsabilité, il l’a simplement déléguée au capitaine. Et si je ne me sens pas, je peux très bien la laisser à un autre. Mais je crois que samedi, s’il y a un penalty, je le prendrai.» Il en sourit. Manière de se dire prêt à endosser le costume. À la veille de ses 30 ans (il les fêtera dimanche), il n’a de toute façon plus peur depuis longtemps.