JuraBure: pas de nouveaux réfugiés à la caserne
L’assemblée communale a pris connaissance, sans commentaire, de l’abandon du projet de 28 containers pour 600 réfugiés.
- par
- Vincent Donzé
À Bure, un village séparé de Porrentruy par une belle forêt, le bus postal 71 dépose à la caserne tantôt un militaire, tantôt un réfugié, au compte-gouttes. C’était le cas ce lundi et le rythme n’augmentera pas: la conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider envisageait la pose de 28 containers pour 600 réfugiés, mais le Conseil des États a refusé un financement de 132,9 millions incluant les casernes de Bure (JU), Bière (VD), Tourtemagne (VS) et Thoune (BE).
«Ce projet est-il mort-né?» a demandé un citoyen lundi soir, lors de l’assemblée communale. Personne n’a critiqué l’idée «notre très chère conseillère fédérale jurassienne», mais personne ne l’a applaudie non plus.
Pas parvenus
Le maire Michel Vallat n’a pas donné son opinion en dévoilant le courrier du Secrétariat d’État aux migrations (SEM): «Nous ne sommes pas parvenus à convaincre le Conseil des États des avantages que présentait la création de villages de conteneurs sur des terrains appartenant à l’armée», est-il écrit.
Les citoyens sont avertis: «Nous souhaitons poursuivre nos efforts, de concert avec l’armée et les cantons, pour dégager des capacités d’hébergements supplémentaires», indique le SEM. Pour l’heure, un seul bâtiment accessible par un corridor en treillis est occupé par des réfugiés, selon un accord passé avec Armasuisse, valable jusqu’au 31 décembre prochain, mais reconductible.
Exercices militaires
Le maire Michel Vallat a ouvert la discussion à ce sujet, mais personne n’a pris la parole. Dans ce village de 630 habitants, informés des exercices militaires organisés généralement sans chars de combat, les militaires et désormais les réfugiés font partie du décor.
Aux Conseil des États, le sénateur centriste et colonel ajoulot Charles Juillard s’était montré favorable aux containers dans les casernes: «Le Conseil fédéral nous demande de l’argent pour anticiper, pour prévoir des solutions pour faire face à cet afflux de réfugiés et à l’obligation que nous avons d’accueillir décemment ces différentes personnes». a-t-il déclaré.
Les villages de containers sont abandonnés, dont acte. Le SEM s’attend cette année au dépôt de 27 000 nouvelles demandes d’asile, un nombre qui n’a plus été atteint depuis 2015.