David Hasselhoff: «K2000 est le meilleur boulot que j’ai jamais eu»

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InterviewDavid Hasselhoff: «K2000 est le meilleur boulot que j’ai jamais eu»

À l’aube de ses 70 ans, le célèbre acteur est venu présenter sa nouvelle série au Festival de la télévision de Monte-Carlo. Récit.

Laurent Flückiger, Monte-Carlo
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Laurent Flückiger, Monte-Carlo

Rencontrer David Hasselhoff, ça fait encore quelque chose. Même s’il n’a pas eu de vrais rôles au XXIe siècle et qu’à l’aube de ses 70 ans, il peine à se mouvoir. C’est l’homme qui a conduit une voiture qui parlait, c’est l’homme qui a rendu sexy les maillots de bain une pièce rouges. On ne regardait pas Michael Knight dans «K2000» dans les années 80 ni Mitch Buchannon dans «Alerte à Malibu» dans les années 90, on regardait David Hasselhoff.

C’est d’ailleurs son propre rôle qu’il joue dans la nouvelle série qu’il est venu présenter en avant-première, dimanche au Festival de la télévision de Monte-Carlo. Parce qu’il y a avant tout des choses à raconter sur l’homme, sur son immense envie d’être acteur pour des projets intéressants et de se distancer (un peu) de ce qui a fait sa gloire. C’est le début de «Ze Network», produit par des Allemands. Et ça pourrait être réussi si ça ne se transformait pas très vite en thriller d’espionnage avec d’anciens assassins de la Guerre froide dans un théâtre à l’est de Berlin bien trop bizarre pour être comique ou haletant.

N’empêche. Rencontrer The Hoff, ça fait quelque chose. Pour parler à la presse – et répondre souvent à côté –, il est arrivé avec des lunettes à soleil violettes qu’il semblait avoir conservé depuis les années 80. Désolé, David, ce n’est pas comme ça que tu vas changer ton image. Mais au fond, le veut-il vraiment?

Dans «Ze Network», vous dites qu’on ne vous propose pas le genre de scénarios que vous espérez. Quels sont ceux que vous avez reçus récemment?

J’ai eu une proposition de film à Ischia, une île au large de Naples. On m’a dit que Paramount+ veut absolument David Hasselhoff. Et une saison 2 de «Ze Network» est en négociations.

Quel est le David Hasselhoff que les gens voient et que vous voulez changer?

Ils voient le David Hasselhoff de «K2000» et d’«Alerte à Malibu». Tous les jours, à chaque instant, les gens veulent prendre une photo avec moi. Je veux qu’ils sachent que, dans «Alerte à Malibu», j’étais un acteur en tant que tel qui jouait Mitch. Dans «Ze Network», c’est moi-même en plus rigolo.

Quelle est la principale différence que vous avez connue entre les tournages de vos séries cultes et celui de «Ze Network».

Le réalisateur est fou! Normalement, on fait une vingtaine de prises, des gros plans. Lui en faisait cinquante. C’était dur car il n’y avait pas de répétitions. J’ai joué un David Hasselhoff ahuri. J’ai fait toutes les expressions que je savais faire. Et en réalité je ne comprenais pas du tout ce que les acteurs disaient. À la fin du premier jour, le réalisateur était ravi. Moi, j’ai dit que c’était la pire journée de ma vie.

«Je veux que les gens sachent que, dans «Alerte à Malibu», j’étais un acteur en tant que tel qui jouait Mitch»

David Hasselhoff

Pouvez-vous partager votre meilleur souvenir de «K2000»?

C’est le meilleur boulot que j’ai jamais eu. J’entendais «action» et je pouvais conduire à côté d’une dizaine de voitures avec des cascadeurs qui étaient censés ne pas me toucher. Je viens de Chicago, donc je connais les routes verglacées. Et les producteurs voulaient que je fasse des dérapages, c’est un super souvenir! Pareil quand, dans la série, après que ma femme a été tuée, je jette mon alliance dans l’eau et KITT dit: «Où veux-tu aller, Michael?» Et je réponds: «À la maison.»

Et dans «Alerte à Malibu»?

De travailler avec Jeremy Jackson (ndlr.: Hobie, le fils de Mitch Buchannon). C’était phénoménal. À l’issue des auditions, la production voulait quelqu’un d’autre et je m’y suis opposé. Je l’ai amené faire un tour en voiture et je lui ai demandé s’il avait un père et une mère. Il m’a répondu: «Mon père est en prison. Je n’ai pas besoin d’un avoir un.» Cela m’a vraiment touché et je l’ai engagé.

Quel est le moment le plus drôle que vous ayez vécu avec un fan?

Oui, c’est quand une fan m’a demandé d’avoir une photo. J’ai dit oui. Mais elle n’avait pas d’appareil photo. (Rires.)

Dans «Ze Network», on apprend que durant la Guerre froide le KGB et la Stasi pensaient que vous étiez un espion américain. Est-ce qu’il y a une infime part de vérité? Comment vous percevait-on à l’époque dans le bloc de l’Est?

Tout le monde a une enfance. Et ils regardaient aussi «K2000» et «Alerte à Malibu». J’étais derrière le mur de Berlin avant qu’il tombe et trois filles m’ont reconnu. Je lui ai demandé si c’était à travers mes séries et elles m’ont répondu que non, que j’étais le monsieur qui chante la liberté (ndlr.: en référence à sa chanson «Looking For Freedom» sortie en 1989). J’étais dans un très grand hôtel où tout l’intérieur brillait et l’extérieur était en noir et blanc. C’était terrible, très étrange. J’ai tourné un documentaire qui s’appelle «David Hasselhoff vs. le mur de Berlin». Il faut le voir pour comprendre. «Ze Network» se passe derrière le mur, et c’est la vérité. Ce qui est de l’autre côté est de la fiction. Mais c’est à vous de vous faire votre propre idée.

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