Bande dessinée: et si Shakespeare s’était inspiré de Don Quichotte

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Bande dessinéeEt si Shakespeare s’était inspiré de Don Quichotte

Jean Harambat s’inspire du mystère qui entoure la pièce disparue «Cardenio» pour imaginer une brillante comédie autour du théâtre anglais du XVIIe siècle.

Michel Pralong
par
Michel Pralong

La bande-annonce de «La pièce manquante».

Dargaud

Jean Harambat est un auteur passionnant. Il a l’art de partir de fait réels pour imaginer des fictions palpitantes. Il vient ainsi de livrer le dernier volume d’un triptyque consacré à la littérature anglaise. Dans le premier, «Opération Copperhead», il imaginait Peter Ustinov et David Niven engagés pour entraîner le sosie du maréchal Montgomery.

Dans «Le Detection Club», les plus grands auteurs de romans policiers britanniques étaient invités sur une île en 1930 façon «Dix petits nègres». Aujourd’hui, il s’attaque au plus grand de tous les auteurs anglais, le Barde lui-même: William Shakespeare. Il part du mystère de «Cardenio», une pièce qu’auraient écrite Shakespeare et John Fletcher et qui aurait ensuite été perdue. Son autre intérêt et qu’elle s’inspirerait du roman «Don Quichotte». Le croisement entre le grand William et Cervantès: quel bonheur!

La pétillante actrice Peg Woffington

Pour se lancer dans cette quête de «La pièce manquante», Harambat fait appel à un personnage historique: Margaret Woffington, dite Peg. Dans son album, cette grande comédienne de théâtre se désole que, depuis que les femmes sont autorisées à monter sur les planches, les hommes ne viennent les voir que pour reluquer leurs jambes. Elle se voit donc condamnée à jouer essentiellement des rôles en pantalon, donc d’hommes. Quand elle entend parler de «Cardenio» et de son héroïne, Dorotea, elle n’a qu’un désir: retrouver cette pièce pour endosser le rôle.

Flanquée de son domestique Sancho, telle Don Quichotte, elle se lance à l’aventure, confrontée à son rival et amant, l’acteur (qui a existé lui aussi), David Garrick. C’est enjoué, brillant, truffé de références aux œuvres tant de Shakespeare que de Cervantès et, une fois encore, l’album nous en apprend beaucoup sur des événements historiques tout en nous amusant. Que demander de plus?

«La pièce manquante» de Jean Harambat, Éd. Dargaud, 160 pages

«La pièce manquante» de Jean Harambat, Éd. Dargaud, 160 pages

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