Hockey sur glace – Julien Vauclair a sa méthode pour faire gagner Ajoie

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Hockey sur glaceJulien Vauclair a sa méthode pour faire gagner Ajoie

Après 99 jours à accumuler les échecs, le HCA a retrouvé le chemin de la victoire samedi contre Zurich. De quoi permettre aux Jurassiens de respirer un bon coup avant deux déplacements en 24h, ce lundi à Berne et mardi à Lugano.

Julien Boegli Porrentruy
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Julien Boegli Porrentruy
Julien Vauclair et le HC Ajoie ont retrouvé le sourire.

Julien Vauclair et le HC Ajoie ont retrouvé le sourire.

Martin Meienberger/freshfocus

Sous la houlette de Julien Vauclair, le HC Ajoie n’est plus le même. Contre Zurich samedi, les hockeyeurs de Porrentruy, pour leur retour à domicile dans une ambiance festive, ont livré un match plein.

Aucun revirement offert à l’adversaire et un bloc dense devant un Tim Wolf placé sous haute surveillance: cette équipe-là, solide de bout en bout, était simplement méconnaissable. En l’espace de trois semaines, l’entraîneur intérimaire a donc élaboré un projet qui fonctionne, fondé sur un système défensif compact et une nouvelle répartition des rôles sur la glace. La méthode Vauclair, c’est une implication de tous. «Chaque joueur possède un rôle bien défini. Ceux qui avaient moins de responsabilités jusqu’à présent s’en voient confier davantage. Avec 10 matches à livrer en 16 jours, j’ai besoin de pouvoir compter sur tout le monde», admet Vauclair.

Une approche qui permet également au manager général d’évaluer plus parfaitement chaque membre du vestiaire en vue de la saison à venir. La formule échafaudée par l’ancien défenseur de Lugano tient en trois points. Décryptage.

1) Une plus juste répartition du temps de jeu

Utilisé dans toutes les situations de jeu sous l’ère Gary Sheehan, Phil-Michaël Devos voit désormais sa charge de travail légèrement diminuée. Jusqu’alors, le top-scorer québécois avalait en moyenne 23’21’’ de glace par match. Sa moyenne lors des deux parties de fin de semaine : 21’46’’. C’est avant tout lors des unités spéciales, en infériorité numérique en l’occurrence, que ses présences deviennent plus occasionnelles. Avec Sheehan, c’était 1’43’’ en moyenne par soirée à devoir tenir la maison en box-play contre un total de 53 secondes lors des deux dernières journées (précisons que le HCA a passé 10’08’’ à 4 contre 5 lors de ces deux parties).

Employés du quatrième trio offensif, Lou Bogdanoff et Steven Macquat ont pris le relais dans ces phases de jeu. Le week-end passé, les deux hommes ont été les plus utilisés en désavantage numérique. Le dernier nommé a eu droit à 10’29’’ de temps de jeu en moyenne contre Bienne et Zurich, soit 1’18’’ de plus qu’avec le coach québécois.  

Pour Anthony Rouiller, l’effet positif est manifeste: «Cette valorisation de certains joueurs restés dans l’ombre amène de l’énergie à nos autres éléments offensifs et à tout le vestiaire finalement. On est parvenus samedi à rivaliser durant 60 minutes, ce qui n’était pas le cas auparavant. On est conscients de nos forces et de nos faiblesses. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’on offre du beau jeu, mais on peut proposer du hockey efficace. On se doit d’être malins avec le puck. Si tout le monde continue de suivre le plan, on devrait pouvoir rééditer ce genre de prestation», avance le défenseur.   

2) Des présences plus courtes

Plus un «shift» dure, moins la lucidité subsiste. Dans ce registre, les Ajoulots ont pour habitude de rester plus que de raison sur le champ de glace. Une statistique saute aux yeux et permet de se rendre compte qu’en matière de temps de présence, il y avait là une forme évidente d’abus. Parmi les éléments couramment engagés en National League, soit ayant disputé au moins la moitié des rencontres de leur équipe, six des huit joueurs qui affichent les «shifts» les plus longs sont Jurassiens, avec un podium exclusivement «jaune et noir»: Devos, Fortier et Schmutz.

Au sommet de la hiérarchie, le centre québécois demeure dans l’arène en moyenne 53 secondes avant de céder sa place. Dorénavant, Julien Vauclair exige des changements plus rapides. Message reçu. A Bienne vendredi, ses quatre lignes avaient déjà embarqué sur la glace après 80 secondes de jeu.

3) Une zone fortifiée devant la cage de Tim Wolf

Gary Sheehan avait revu son dispositif défensif en cours de saison, passant d’un marquage à l’homme – une hérésie devant la rapidité d’exécution offensive des formations de cette catégorie – à un repositionnement en zone. Julien Vauclair va encore plus loin en bétonnant le territoire à proximité de son gardien. Cela a forcément contrarié les Lions zurichois samedi, maintenus à bonne distance du dernier rempart de Porrentruy à chaque fois qu’ils pénétraient en zone adverse.

«On a à cœur de défendre le devant du goal en restant très groupés et en obligeant l’adversaire à devoir tirer depuis le haut de la zone. On leur a donné des chances, mais aucun cadeau, reconnaît Rouiller. On a gagné en stabilité défensive. Cela nécessite beaucoup d’engagement, on le sait, mais cela nous permet aussi de jouer plus libéré.»

Une libération, oui, après 19 échecs consécutifs et plus de trois mois sans goûter à la saveur d’une victoire.

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