Dry january: Janvier en berne, des milliers de gosiers à sec

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Dry januaryJanvier en berne, des milliers de gosiers à sec

Le début de l’année est l’occasion de s’interroger sur sa consommation d’alcool. Après dix ans, le mois à sec est entré dans les mœurs. En Suisse, c’est la troisième édition officielle, sauf en Valais.

Eric Felley
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Eric Felley
Trinquer, oui, mais sans alcool pendant un mois.

Trinquer, oui, mais sans alcool pendant un mois.

Getty Images/EyeEm

Venu d’Angleterre, le concept du «Dry january» a fait son chemin en une dizaine d’années en Suisse. Depuis trois ans, la campagne de prévention fait l’objet d’une organisation nationale, sous le haut patronage de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le site Addiction Suisse relaie l’objectif: «Pendant un mois, les professionnels et les institutions des addictions, ainsi que les hôpitaux universitaires, s’unissent pour promouvoir ce défi de promotion de la santé et invitent le public à réfléchir au rapport à l’alcool sur les plans individuel et collectif».

Sur TikTok cette année

Durant cette période, le meilleur rapport à l’alcool serait de s’en abstenir. Pour cette troisième édition 2023, quelque 6000 personnes se sont déjà annoncées sur le site officiel www.dryjanuary.ch. Cheffe de projet au Groupement romand d’études des addictions (GREA), Célestine Perissinotto, confirme: «6000 personnes, c’est le chiffre actuel qui va augmenter crescendo au fil de la campagne. Nous sommes de plus en plus présents sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram et cette année sur Tik Tok pour toucher les jeunes».

L’alcool: un sujet difficile en Suisse

À la fin du mois, ce seront quelques dizaines de milliers de personnes, qui auront fait l’effort d’arrêter l’alcool pour un temps plus ou moins long. «Aujourd’hui nous sommes soutenus par l’Office fédéral de la santé publique, observe Célestine Perissinotto. Au-delà de l’aspect financier, cela donne une crédibilité supplémentaire à notre action. L’alcool reste cependant un sujet difficile en Suisse. Dans les années 2010, le Parlement a travaillé durant trois ans sur la réforme de la loi sur l’alcool. À la fin, tous les aspects préventifs ont été écartés. Cela tient sans doute à notre culture viticole très présente».

Le Valais met les pieds au mur

À ce sujet, le Parlement valaisan s’est illustré en 2021, en adoptant un postulat qui demande que l’institution publique Promotion Santé Valais ne participe plus à cette campagne.  «La problématique aujourd’hui n’est pas la consommation d’alcool, mais la non-consommation d’alcool», avait lancé un des auteurs du postulat, soutenu par le PDC, l’UDC et une partie du PLR. Selon ce postulat, le Dry january va à l’encontre des efforts faits pour soutenir l’économie vitivinicole du canton.

La «déstigmatisation du non-boire»

Pour les partisans de la campagne, l’objectif n’est évidemment pas de couler l’économie vitivinicole, mais de faire passer un message sociétal: «Par notre action, précise la collaboratrice du GREA, nous visons en priorité la déstigmatisation du non-boire, des personnes qui disent non». Cette philosophie rejoint la recherche actuelle d’un mode de vie plus sain et moins consommateur. Depuis quelques années, les Anglais proposent aussi le Veganuary, un mois sans viande. En combinant les deux, on peut faire le Dry Veganuary. Une formule qui devrait faire fureur en Valais.

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