France – Meurtre du lycéen Clément Brisse: le procès s’est ouvert à Amiens

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FranceMeurtre du lycéen Clément Brisse: le procès s’est ouvert à Amiens

Un camarade de classe, qui clame son innocence, est jugé pour le meurtre de l’adolescent harcelé retrouvé dans un étang en 2017.

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Clément Brisse, lycéen harcelé et retrouvé mort dans un étang en 2017, a-t-il été tué par un camarade de classe? Âgé de 17 ans au moment des faits, Jérémy D. est jugé depuis lundi à Amiens pour ce meurtre qu’il a toujours nié. La Cour d’assises des mineurs de la Somme a décidé de lever le huis clos initialement prévu, à la demande de l’avocat général, compte tenu notamment de «l’impact extraordinaire» de cette affaire dans la région.

Le soir du 30 mars 2017, le corps de Clément Brisse, 16 ans, est trouvé flottant dans une mare du parc Délicourt à Ham (Somme), à quelques centaines de mètres du lycée Peltier où il est inscrit en seconde, en internat.

L’autopsie révèle que l’adolescent n’est pas mort noyé mais qu’il a été tué à coups de couteau, à l’abdomen et au cou. «Il a été tué dans des conditions atroces: on lui a purement et simplement tranché la gorge», a détaillé à l’AFP l’avocat de sa famille, le bâtonnier Guillaume Demarcq.

Selon les investigations menées au sein de l’établissement scolaire, Clément Brisse avait signalé être victime de harcèlement. «On lui a rasé la tête, on lui a mis des somnifères dans des gâteaux pour qu’il s’endorme», raconte l’avocat de la famille, qui évoque également «des coups, des humiliations, des insultes, des brimades au quotidien».

L’arme n’a jamais été retrouvée

Les gendarmes de la section de recherches d’Amiens et de la brigade de recherches de Péronne envisagent un temps la piste du suicide. Mais malgré d’importantes recherches, ils ne retrouveront jamais l’arme utilisée.

L’enquête se tourne alors vers ses camarades de classe, en particulier Jérémy D., soupçonné d’avoir porté les coups. D’après des témoignages et la vidéosurveillance, il est le dernier à avoir vu Clément Brisse vivant. Grâce à des expertises génétiques, le sang de la victime est trouvé sur une des baskets qu’il portait le jour du drame.

Parallèlement, un autre adolescent, entendu à plusieurs reprises comme témoin, est placé en garde à vue pour faux témoignage et change de version: il raconte que Jérémy D. l’a emmené voir le cadavre plusieurs heures avant sa découverte officielle.

Selon l’enquête, l’accusé souffre de troubles du comportement. Il est décrit par plusieurs témoins comme menteur et manipulateur. Dans son dossier scolaire figurent plusieurs faits de vols de couteaux et les enquêteurs ont établi qu’il en portait un sur lui le jour du crime.

Verdict vendredi

Le proviseur par intérim, en poste depuis moins de deux mois avant le drame, a évoqué lundi la dernière journée de Clément Brisse. Selon lui, le jeune homme, mort dans la matinée, n’avait normalement pas le droit de sortir de l’établissement. Mais son absence n’avait été signalée à la gendarmerie qu’à 16 h 15.

«Plus rien ne fonctionnait (…) Il y avait une ambiance délétère, les gens étaient en souffrance (…) Il y avait beaucoup de difficultés à la vie scolaire et nous avions un problème de violences à l’extérieur de l’établissement», a-t-il confié. «On n’exclut pas de rechercher la responsabilité du lycée», a souligné Me Demarcq.

Plus de 50 témoins et une dizaine d’experts doivent être entendus tout au long du procès. Verdict vendredi.

(AFP)

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