FranceOnze évêques ou anciens évêques mis en cause pour violence sexuelle
La Conférence des évêques de France veut améliorer la transparence en matière de communication. Lundi, elle a fait le point sur les mesures qu’elle a prises dans des cas d’abus sexuels.
Onze évêques ou anciens évêques ont été «mis en cause» devant la justice civile ou la justice de l’Église pour des signalements, a annoncé, lundi, Éric de Moulins-Beaufort lors d’un point presse de la Conférence des évêques de France (CEF), à Lourdes. «Il y a aujourd’hui six cas d’évêques mis en cause devant la justice de notre pays ou devant la justice canonique (droit de l’Église, ndlr)», a déclaré le président de la CEF.
«Deux autres, qui ne sont plus en fonction, font l’objet d’enquêtes aujourd’hui de la part de la justice de notre pays, après des signalements faits par un évêque, et d’une procédure canonique. Un troisième fait l’objet d’un signalement au procureur, auquel aucune réponse n’a été donnée à ce jour, et a reçu du Saint-Siège des mesures de restriction de son ministère», a-t-il encore souligné.
Silence et vive colère
Il a indiqué qu’un ancien évêque de Bordeaux était aussi concerné. Ce dernier a reconnu une conduite «répréhensible» sur une mineure de 14 ans, il y a 35 ans, a ajouté le président de la CEF, lisant un message de ce dernier. S’ajoute enfin l’exemple du représentant de l’Église, sanctionné en 2021 par les autorités du Vatican pour des «abus spirituels ayant mené à du voyeurisme sur deux hommes majeurs» dans les années 1990, et dont le silence autour de sa sanction a provoqué, ces dernières semaines, une vive colère chez les catholiques et les collectifs de victimes.
Sans entrer dans les détails, Éric de Moulins-Beaufort a insisté «sur la grande diversité des situations, des faits commis ou reprochés».
Formuler des «propositions concrètes»
Les 120 membres de la CEF sont réunis depuis jeudi, à Lourdes, pour leur assemblée plénière d’automne. Ils ont pour objectif, entre autres, de travailler à des «propositions concrètes» afin d’améliorer la communication et la transparence dans les mesures canoniques prises à l’encontre de clercs mis en cause dans des affaires de violences sexuelles.