Guerre en Ukraine: Les «cinq principes» de l’AIEA pour éviter un accident nucléaire à Zaporijjia

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Guerre en UkraineLes «cinq principes» de l’AIEA pour éviter un accident nucléaire à Zaporijjia

Le directeur de l’AIEA estime que ce n’est que de la «chance» si un accident nucléaire n’a pas encore eu lieu à la centrale ukrainienne de Zaporijjia.

Rafael Grossi, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, à Vienne, en Autriche, le 6 mars 2023.

Rafael Grossi, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, à Vienne, en Autriche, le 6 mars 2023.

AFP

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a appelé, mardi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU la Russie et l’Ukraine à soutenir cinq «principes concrets» pour assurer la sécurité de la centrale ukrainienne de Zaporijjia et éviter un «accident nucléaire».

«Nous avons de la chance qu’un accident nucléaire n’ait pas encore eu lieu», a déclaré Rafael Grossi, rappelant que la centrale, occupée par l’armée russe, avait sept fois été coupée du réseau électrique, devant alors compter sur des générateurs d’urgence, «dernière ligne de défense contre un accident nucléaire», pour refroidir le réacteur.

«Aujourd’hui représente un pas dans la bonne direction concernant la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijjia», a déclaré Rafael Grossi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, insistant toujours malgré tout sur ses inquiétudes d’une «catastrophe» nucléaire. «Nous sommes encouragés par l’expression de soutien pour notre travail (…) y compris les cinq principes que j’ai établis aujourd’hui», a-t-il ajouté.

Bombardements

Le chef de l’instance onusienne mène depuis des mois des négociations pour assurer la protection de ce site du sud-est de l’Ukraine, où la situation est jugée très précaire du fait des bombardements liés aux combats. Dans cette optique, il a présenté, mardi devant le Conseil, ses «principes de base nécessaires pour empêcher un accident nucléaire».

Premier d’entre eux, «il ne doit y avoir aucune attaque d’aucune sorte depuis ou contre la centrale, en particulier ciblant les réacteurs, le combustible usé ou d’autres infrastructures, ou le personnel». Ces principes incluent également que le site ne soit pas utilisé pour stocker des armes lourdes ou du personnel militaire et que la centrale ne puisse être déconnectée du réseau électrique.

«Les cinq principes de l’AIEA pour éviter un accident nucléaire sont ainsi établis. L’AIEA compte commencer à surveiller l’application de ces principes par l’intermédiaire de sa mission sur le site», a-t-il ajouté. «J’appelle respectueusement et solennellement les deux parties à respecter ces principes», a-t-il insisté. «Je demande aux membres distingués du Conseil de sécurité de les soutenir sans ambiguïté», a-t-il ajouté.

«Danger très réel»

Cette centrale, la plus grande d’Europe, est située sur les bords du fleuve Dniepr qui, dans cette zone, sépare les deux camps. Elle a été visée à plusieurs reprises par des tirs et a été coupée du réseau électrique à sept reprises depuis sa prise par l’armée russe, le 4 mars 2022.

Rafael Grossi, qui dispose d’une équipe d’experts sur place, a visité le site fin mars et intensifié, depuis, ses efforts, mettant en garde contre «le danger très réel d’un accident nucléaire». Initialement évoquée, l’idée d’une zone démilitarisée autour du site a été abandonnée pour privilégier des mesures réalistes, acceptables à la fois par Kiev et Moscou.

Les ambassadeurs russe et ukrainien se sont rejeté mutuellement la responsabilité de la situation à Zaporijjia, sans exclure les principes présentés par le patron de l’AIEA. «Les propositions de Rafael Grossi (…) sont en accord avec les mesures que nous avons mises en place depuis longtemps», a commenté l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, accusant Kiev et ses alliés occidentaux d’être responsables des «menaces» contre la sûreté de la centrale.

«Nous prenons note des principes du directeur général pour assurer la sécurité et la sûreté de la centrale de Zaporijjia», a répondu l’ambassadeur ukrainien Sergiy Kyslytsya, notant qu’ils pouvaient s’appliquer à toutes les centrales dans le monde. Toutefois, «en raison de la situation unique, avec l’occupation illégale de la station par un autre État, ces principes doivent être complétés avec une demande de démilitarisation totale et de fin de l’occupation» de la centrale, a-t-il insisté.

(AFP)

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