Hockey sur glaceCommentaire: Martigny ne méritait pas une fin aussi cruelle
Les Bas-Valaisans, au-dessus de la barre quasi toute la saison, ont flanché au pire des moments, lors de l’ultime journée, contre le cancre de la ligue. La pilule est dure à avaler.
- par
- Ruben Steiger
Qui a dit que la Swiss League n’était pas passionnante? La dernière journée de saison régulière de notre deuxième division a offert un scénario des plus rocambolesques. Et ce, de la bataille pour la première place entre La Chaux-de-Fonds et Bâle, à la lutte à trois, pour les deux derniers tickets pour les play-off, entre Martigny, Viège et Winterthour.
Le dindon de la farce s’appelle Martigny. Les Lions avaient pourtant toutes les cartes en main. Il leur suffisait de faire mieux que leurs concurrents directs, contre les Bellinzona Rockets, la plus mauvaise équipe de la ligue. Dans un Forum plein, ils ont flanché et ont crevé au poteau (Viège et Winterthour s’étant imposés contre les GCK Lions et La Chaux-de-Fonds). Cruel et immérité pour les Octoduriens.
Un duo qui a fonctionné à la bande et en coulisses
Cruel car le néo-promu a surpris presque tout le monde en passant quasi toute la saison dans le top 8. Après deux premières rencontres perdues sur le fil, le HCV a quitté la zone rouge au soir de la quatrième journée, le samedi 23 septembre, pour ne plus jamais y réapparaître. Jusqu’au pire moment, le 2 février aux alentours de 22 h.
Immérité car les dirigeants martignerains ont fait beaucoup de choses juste dès le moment où la promotion en Swiss League a été actée. Notamment lorsqu’ils ont décidé de confier la première équipe et la gestion sportive à Anders Olsson (entraîneur et codirecteur sportif) et Daniele Marghitola (entraîneur assistant et codirecteur sportif).
Le binôme a parfaitement fonctionné. Le technicien suédois n’a pas hésité à prendre des décisions fortes et risquées, comme lorsqu’il a sorti son gardien en prolongation pour jouer à 4 contre 3 à La Chaux-de-Fonds dans le sprint final. Le Tessinois a lui réalisé le très joli coup Léonardo Fuhrer sur le marché des transferts. L’attaquant, arrivé en provenance du HCC, a brillé de mille feux. Avec ses 33 réussites, il a fini l’exercice en tête du classement des buteurs.
Trop dépendant de Fuhrer et des licences B
Paradoxalement, il s’agit indirectement de la première raison de «l’échec» de Martigny. Il était bien trop dépendant de son artificier. Aucun autre joueur n’a passé la barre des dix buts. Les deux étrangers, le défenseur Erik Ullman et l’attaquant David Lindquist, n’ont fait trembler les filets qu’à 15 reprises (au total). À titre de comparaison, les mercenaires de Winterthour et de Viège ont offert 40 et 32 buts à leur formation.
Tout a également commencé à se gâter pour les Bas-Valaisans quand le Lausanne HC, son club partenaire, a rappelé Kevin Pasche. Ni Timur Shiyanov (sous contrat avec Martigny), ni Noah Patenaude (prêté par Ajoie) n’ont réussi à assurer la succession du Vaudois dans la cage. Le HCV a fini par payer cher sa trop grande dépendance aux licences B.
Le week-end sera morose du côté du Forum après ce vendredi soir cauchemardesque. Cependant, à l’heure du bilan, Martigny pourra se dire que les motifs de satisfaction existent et que sa place est bel et bien en Swiss League.