Football – Tirez le groupe de la Suisse en avant-première et dites-nous vos préférences!

Ce ne sera qu’une cérémonie un peu pompeuse, avec Ali Daei, Cafu, Lothar Matthäus ou Rabah Madjer qui remuent des boules en costume. Mais passé le rejet du décorum, il faut bien reconnaître qu’une Coupe du monde débute véritablement avec son tirage au sort. Parce que soyons honnêtes, tout ne sera pas exactement pareil pour l’équipe de Suisse si la tête de série de son groupe s’appelle le Qatar ou le Brésil; Ottmar Hitzfeld – maître des boules chaudes – ne pourra prétendre le contraire.  

Alors en attendant le verdict, vendredi à 18h, nous vous proposons de perdre quelques minutes sur ce simulateur mis à disposition par la FIFA. En un seul clic, vous pouvez réaliser l’intégralité du tirage et répéter l’opération à l’envie pour visualiser les multiples variantes que le sort réserve aux 29 nations déjà qualifiées (les trois derniers tickets se joueront entre 1) le Costa Rica et la Nouvelle-Zélande 2) le Pérou, l’Australie ou les Émirats arabes unis 3) le Pays de Galles, l’Ukraine ou l’Écosse). N’hésitez pas ensuite à nous faire part de votre scénario idéal ou celui que vous «craignez» le plus pour la Suisse. Un exercice auquel on s’est livré nous aussi.

Puisque la Suisse sera placée dans le deuxième chapeau (avec l’Allemagne, les Pays-Bas, la Croatie, entre autres), le niveau de difficulté de son groupe dépendra avant tout de l’identité de la nation issue du chapeau 3. Or le Sénégal, avec sa génération dorée, semble clairement l’équipe à éviter. Emmenés par Sadio Mané (Liverpool) Kalidou Koulibaly (Naples) et Edouard Mendy (Chelsea), les Lions de la Téranga sont clairement la meilleure équipe africaine, ce qu’ils ont prouvé en dominant l’Égypte en finale de la CAN et en barrage mardi soir. Avec eux, la Suisse ne serait pas vernie de retrouver l’Espagne de Luis Enrique, son bourreau de l’Euro, ou ce Portugal pétri de talents, tant la qualité technique de ces deux formations impressionne. Enfin attention à l’Équateur, qualifié direct et surprise de la zone sud-américaine derrière le trio de géants, Brésil, Argentine, Uruguay.

L’hôte qatari ne nous en tiendra pas rigueur: les 24 sélections des chapeaux 2, 3 et 4 rêvent de tirer la sélection de Félix Sanchez Bas. Fixé au 52e rang du classement FIFA, le Qatar n’est certes pas inoffensif. Mais à choisir entre lui et la France, le Brésil, l’Argentine ou les autres cadors du pot 1, il n’y a pas photo. Si vous ajoutez la Tunisie (chapeau 3), qualifiée chichement grâce à un autogoal du Mali et un but étrangement annulé à son adversaire, vous obtenez le ticket gagnant. Les Aigles de Carthage sont bien organisés, cohérents. Mais ils ont du mal à produire du jeu. Quant à la belle surprise canadienne, ramenée en Coupe du monde 36 ans après son baptême, grâce au talent d’Alphonso Davies, il faudra faire attention à son enthousiasme. Mais il vaut quand même mieux l’affronter au Qatar dans un stade climatisé que dans une patinoire surchauffée.

Pour cette dernière simulation totalement subjective, une sélection s’impose sans la moindre hésitation: la Belgique. Parce que dans un pays où il ne sera pas si facile de faire la fête hors des stades, autant partager l’arène avec des gens drôles et charmants. Avec les «Diables rouges», le plaisir est sur le terrain (De Bruyne, Hazard, Mertens, Doku, etc.) et en tribunes. Or avec deux «Européens» issus des deux premiers chapeaux, pourquoi ne pas ajouter le Japon (chapeau 3) pour son public passionné, incroyablement synchronisé et tellement respectueux? Il resterait alors une place pour le Cameroun (chapeau 4): la référence absolue du continent africain en Coupe du monde. Il y aurait assurément un peu de nostalgie pour les supporters suisses en déplacement de retrouver ces Lions indomptables avec lesquels nous avons construit nos souvenirs de juillettistes dans les années 1980 et 1990.