FootballContre l’exigeant Carouge, Bavois a raté ses portes de sortie
Bavois n’a pas résisté samedi face à Etoile Carouge (0-2). Les Stelliens ont fait un bon premier pas sur la longue route vers la Challenge League.
- par
- Florian Vaney Bavois
Le marché français est proche, vaste, attrayant. On sait l’activité qu’y entretient Servette. Alors il n’y a rien d’étonnant à voir d’autres clubs genevois s’y intéresser, même à un niveau moindre.
Etoile Carouge s’est largement tourné vers l’hexagone cet été, façon de donner davantage de substance à ses vues sur la promotion en Challenge League. Il ne s’est pas arrêté à ça, rapatriant par exemple le très imprévisible Oscar Correia à Bellinzone et se rapprochant encore un peu plus de Servette, mais disons qu’il ne s’est pas gêné à l’idée de traverser la frontière.
Simbakoli, un joueur à revoir
La tendance prend différentes formes. À Bavois samedi, elle était représentée au coup d’envoi par Maxen Kapo, le demi français prêté par le Lausanne-Sport. Par Vincent Felder, le défenseur central arrivé d’Andrézieux. Ou par celui qu’on a beaucoup vu en première période (et qu’on se réjouit de revoir): Usman Simbakoli, buteur centrafricain passé par Angers, Lille et Levalois. «Ça fait plusieurs mois qu’on est en contact avec son agent, mais on ne pensait pas que ça finirait pas se faire. C’est une très jolie opportunité pour nous», dira son nouvel entraîneur Thierry Cotting.
Voir le natif de Bangui ouvrir le score découlait de la plus limpide des évidences. Et sur ce coup-là, le numéro 9 n’a à peu près rien eu à faire. Matheus Vieira s’était chargé de tout, frappant sur le poteau et offrant un rebond idéal à son partenaire (12e, 0-1).
À l’échelle de la saison, voilà qui amenait Carouge à un très solide 8-0. Sympa en un peu plus de trois matches. C’est toujours un test intéressant de venir confronter ses ambitions aux Peupliers. Mais sur ce coup-là, on se demande de quelle façon ce match aurait pu échapper aux Stéliens.
Penalty manqué, opportunité gâchée
Les Genevois sont plus forts sur le papier, plus confiants, tranchants où Bavois est faible, et le verrou n’a pas attendu douze minutes pour être brisé. Les Nord-Vaudois ont bénéficié de deux cadeaux (une passe en retrait mal dosée qui lançait Marco Misic seul au goal et un penalty offert), ils ont gâché les deux, manquant leur seule porte de sortie, malgré une seconde période intéressante.
Logiquement, les visiteurs ont inscrit le 0-2 au retour des vestiaires par Oscar Correia. La fin du suspense, pas de l’exigence. «Si tu te relâches à Bavois, c’est fini. On possède un profil d’équipe qui a besoin de confiance, d’événements positifs pour évacuer la frustration qui guette», glissait encore un Thierry Cotting qui s’est époumoné à hurler des messages d’humilité à ses joueurs.
La route est encore longue
Une manière pour le coach de faire comprendre que la route vers la promotion est longue et qu’elle ne s’arrête certainement pas au milieu du quatrième match de la saison.
En parallèle, Noah Henchoz était gratifié d’une voix descendue de la tribune d’un «faut qu’il aille à Pratteln celui-ci» après une intervention rugueuse mais réussie. Pas sûr qu’elle aurait valu au défenseur genevois la moindre victoire à la Fête fédérale de lutte.
Mais sans doute peut-on trouver une part de sens dans le message. La lutte vers les sommets de la Promotion League, Carouge et ses dix points en quatre sorties l’ont parfaitement emmanchée.