FootballComment Nuzzolo est entré dans l’histoire du football suisse
Phénomène de longévité, l’attaquant de Xamax est devenu le joueur de champ le plus âgé à évoluer (ou avoir joué) en Swiss Football League. A bientôt 39 ans, il n’est pas sûr de raccrocher en juin…
- par
- Nicolas Jacquier
Il s’est produit l’automne passé un petit événement, mais celui-ci est passé quasi inaperçu, y compris pour l’intéressé. Raphaël Nuzzolo, qui fêtera ses 39 ans le 5 juillet, est pourtant devenu le joueur de champ le plus âgé à évoluer (ou avoir joué) en Swiss Football League, effaçant des tabelles le record détenu par l’Argentin Walter Samuel (ex-FC Bâle) depuis près de six ans.
«Avec le temps, convient Nuzzolo, je ne me rends plus vraiment compte des années qui filent. J’essaie juste d’en profiter et de savourer.» Ce que l’attaquant de la Maladière réussit à faire avec le talent qui est le sien. Le voici même qui a retrouvé une place de titulaire à Xamax, son club de cœur pour lequel il a déjà disputé 442 matches et inscrit 120 buts. «Ailleurs, concède-t-il, sans doute aurais-je déjà arrêté…»
Se focaliser sur le match
Quel est le secret de sa longévité? «Avec les années, on comprend mieux le jeu, on devient aussi moins individualiste. J’ai évolué avec le temps. Ce qui prime dorénavant, c’est d’aider les autres et de prendre du plaisir. A l’inverse, un jeune qui commence sa carrière sera davantage chien fou. Il doit constamment se battre, y compris durant la semaine à l’entraînement, pour prouver des choses afin de gagner sa place. Cela prend vite de l’énergie. Moi, je peux simplement me focaliser sur le match. Je me sens même mieux physiquement aujourd’hui qu’à 25 ans.»
Samedi passé à Yverdon, le vétéran du championnat a quitté la pelouse à la 80e minute, laissant sa place à Franck Surdez, un gamin de 19 ans. «J’ai 20 ans de différence avec lui. Quand il est né (ndlr: le 5 mai 2002), je jouais déjà à Xamax depuis une année! (Rires)»
Dans la bataille de l’âge, Nuzzolo s’est toujours battu contre les stéréotypes et les idées reçues. «Passé 32 ans, t’es déjà tout de suite catalogué comme un vieux. Pour beaucoup de gens, t’es fini à 35 ans et certains te demandent ce que tu fais encore sur un terrain. J’ai toujours eu du mal avec ce genre de remarques. Cela m’a encore plus motivé…»
Pourtant, le regard de la société est en train d’évoluer, avec un curseur qui s’est gentiment déplacé. «Quand j’avais 18 ans, se souvient le Biennois, les anciens arrêtaient à 30 ans. Cette limite est aujourd’hui repoussée d’une dizaine d’année…» A l’image d’un certain Roger Federer, s’apprêtant à tenter un nouveau come-back sur les courts à bientôt 41 ans.
Stop ou encore?
Et lui, Raphaël Nuzzolo, dont le contrat court jusqu’en juin prochain, est-il en train d’effectuer une tournée d’adieux ou se prépare-t-il à jouer des prolongations? Le No 14 des «rouge et noir» n’a pas encore tranché, ce qu’il devrait faire d’ici quelques semaines en fonction de son ressenti. «C’est ouvert. Pour être franc, je n’ai pas trop envie de me poser cette question. Ce qui est sûr, c’est que je me rapproche plus de la fin que du début. C’est bien beau d’être vieux, ce qui compte en priorité demeure la performance. Aucun président ne va te donner un nouveau contrat si t’es nul!»
Préservé par les blessures, le nouveau recordman peut être fier de son parcours. «Je me rends compte de la chance que j’ai eu.» Quoi qu’il en soit, à l’heure de sa future reconversion, Raphaël Nuzzolo devrait rester dans le milieu du football, pas forcément dans un rôle d’entraîneur mais plutôt dans une fonction dirigeante, à l’instar de Gelson Fernandes au FC Sion.
En attendant, il savoure…