FootballEn équipe de Suisse, être romand ne suffit pas à se ressembler
Vincent Sierro, Dereck Kutesa et Becir Omeragic ont rejoint l’équipe de Suisse à La Manga, en Espagne, où elle commence son année 2024. Les trois Romands débarquent avec leurs similitudes et, surtout, leurs différences.
- par
- Florian Vaney (La Manga)
L’équipe nationale a ce pouvoir. Elle réunit dans un même contexte des joueurs de provenance et d’état d'esprit différents. Être romand ne suffit pas à se ressembler. Le triptyque Becir Omeragic, Vincent Sierro, Dereck Kutesa l’illustre à merveille.
À la veille de rejoindre ses camarades à La Manga, cet endroit paradisiaque du sud-est de l’Espagne où la Suisse se rassemble jusqu’à la fin de la semaine, Becir Omeragic avait l’honneur d’en découdre avec Kylian Mbappé, Randal Kolo Muani et Bradley Barcola. Montpellier affrontait le PSG et son attaque de feu et le défenseur central genevois a pu s’y frotter durant une heure et demie. «Après avoir affronté les meilleurs attaquants du monde, ça fait du bien de rejoindre les meilleurs défenseurs», a-t-il lâché en hommage notamment à Manuel Akanji.
Kutesa: «J’ai dû me battre»
Si Vincent Sierro et Dereck Kutesa pensaient peut-être que leur heure en équipe de Suisse ne viendrait jamais avant d’être convoqués cette semaine pour la première fois, leur coéquipier a traversé une expérience différente. Mais certainement pas plus simple à appréhender. «Ca faisait deux ans et demi que j’attendais d’être rappelé. J’ai la chance d’être bien entouré, mais cela a été vraiment dur. Une période parfois très compliquée à vivre, où j’ai dû me battre.»
Du haut de ses 22 ans, Becir Omeragic peut malgré tout davantage voir venir que ses compères. «Aujourd’hui, les footballeurs peuvent allonger leur carrière toujours plus longtemps», souligne Vincent Sierro, 28 ans. Un âge particulier pour faire ses débuts en sélection. Parce que hors de la peau du petit jeune qui monte, mais loin du statut de cadre. «J’arrive dans l’équipe avec un énorme respect pour ce qu’elle représente. J’ai beaucoup à apprendre d’un Xhaka, d’un Shaqiri. Mais je possède aussi ma personnalité, mon expérience à amener», continue celui qui excelle en ce moment avec Toulouse.
Les deux hommes se sont fait leur place dans le relevé championnat de Ligue 1. Bien plus proche du top niveau que cette Super League dans laquelle Dereck Kutesa est tout de même parvenu à se faire remarquer. À Servette, l’ailier est connu pour amener de la vie, sur le terrain comme en dehors. Comment exporter cette façon d’être dans l’univers d’une équipe de Suisse qui a toujours vécu sans lui? «Ce ne sera pas un problème. Parce que j’ai déjà évolué avec tellement de joueurs du groupe. Et parce qu’au fond, je suis quelqu’un de plutôt timide.»
Le Genevois le confirme au moment de devoir s’exprimer sur LA question: Servette peut-il devenir champion cette saison. «C’est trop tôt pour le dire. Rien n’est joué.» Une vraie réponse de timide.