Haute-SavoieDes vététistes de Verbier condamnés en France pour avoir saccagé la nature
Lors du Verbier E-bike Festival d’août 2020, des vététistes ont dégradé une zone protégée en France lors d’un tour du Mont-Blanc.


Les responsables de la Réserve naturelle de Contamines-Montjoie n’ont guère apprécié le passage des VTT électriques en 2020.
Getty Images/Cavan Images RFLe Tribunal de Bonneville (Haute-Savoie) vient de rendre un jugement exemplaire ce lundi 21 novembre. Selon «Le Dauphiné Libéré», il a condamné l’association Bike Freeride à une amende de 50 000 euros. Son représentant, Nicolas Hale-Woods (cofondateur de l’Xtreme de Verbier), a été condamné à 15 000 euros d’amende et ne peut plus organiser d’événement sur le territoire français durant un an. Tout cela pour avoir causé des dégâts à la flore et à la faune dans la région protégée des Contamines-Montjoie lors d’un tour du Mont-Blanc organisé depuis la Suisse.
Une boucle de 300 km
Les faits remontent au 14 août 2020. La France était frappée par l’épidémie de Covid-19 et de nombreuses manifestations sportives n’étaient pas autorisées, en particulier l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Les rassemblements de plus de 5000 personnes demeuraient interdits. Cependant en Suisse, de l’autre côté de la frontière, les conditions étaient plus permissives. La station de Verbier organisait son Verbier E-bike Festival et sa course intitulée E-Tour du Mont-Blanc. Il s’agit d’une boucle de 300 km au départ de Verbier en passant par le Val d’Aoste, Courmayeur, Chamonix et retour au point de départ
Le Tribunal de Bonneville a établi que cette course réunissait une trentaine d’équipes de deux athlètes, «tous appartenant à des teams professionnels, pour un tour complet du massif du Mont-Blanc en un minimum de temps. À la clé, un joli chèque appelé prize money de 20 000 euros».
Dégradation des espaces naturels
À la suite du passage de l’épreuve organisée sans autorisation préfectorale, les représentants de la Réserve naturelle des Contamines-Montjoie ont constaté des dégradations des espaces naturels: balisage du parcours à la peinture, chemin dégradé, élargi et déformé, et «deux tourbières, récemment restaurées et abritant des espèces remarquables, ont été ravagées par le passage des coureurs».

La Réserve naturelle des Contamines-Montjoie a été créée en 1979. D’une superficie de 5500 hectares, elle est le seul espace protégé du massif du Mont-Blanc et recense 608 espèces animales et 760 espèces végétales.
Wikimedia Commons/Guilhem VellutDestruction d’habitat et d’espèces
Selon «Le Dauphiné Libéré», l’association organisatrice de l’épreuve et son représentant «ont été mis en cause pour destruction d’habitat et destruction d’espèces protégés, en l’occurrence le droséra. Cette plante carnivore ne se retrouve que dans ces espaces humides et est particulièrement sensible au piétinement, comme ce fut le cas le 14 août 2020».