HongrieUn enfant de neuf ans aurait tué le loup suisse M237
Deux chasseurs ont été arrêtés mercredi en Hongrie pour la mort du loup des Grisons M237. Mais ce serait l’enfant de l’un d’eux qui aurait tiré.
- par
- Eric Felley
Les médias hongrois et la chaîne de télévision nationale MTV se sont fait l’écho jeudi de l’arrestation de deux hommes accusés d’avoir joué un rôle central dans la mort du loup suisse M237 au mois d’avril. Celui-ci, né en 2021, était issu de la meute de Stagias dans les Grisons.
Depuis une petite année, M237 avait entrepris une migration d’une ampleur inédite. Muni d’un GPS, il avait été suivi à la trace entre l’Italie et l’Autriche avant de rejoindre la Hongrie. Dans le nord-est de ce pays, il avait cependant cessé d’émettre au mois d’avril près de la frontière slovaque. Le traceur avait été retrouvé dans une rivière près du village de Hidasnémeti.
Peu avant sa disparition, le 27 mars, l’écologiste valaisan Jérémy Savioz avait publié le trajet de M237, qui faisait la fierté du Groupe Loup Suisse.
Malheureusement, le 13 avril dernier, le Groupe Loup Suisse devait annoncer la mort de l’animal à la suite d’une «chasse illégale» en Hongrie: «Cela a mis fin brusquement à son impressionnante randonnée à travers l’Europe», avait-il regretté.
Tué le 1er avril
Depuis ce printemps, les autorités hongroises avaient lancé une vaste enquête afin de trouver la ou les personnes que le loup avait croisées sur sa route. Finalement, mercredi dernier, deux chasseurs de la région de Szabolcun ont été arrêtés, alors que les soupçons se portaient sur l’un d’entre eux depuis un certain temps déjà. Sur la base des données obtenues lors de la procédure, les enquêteurs ont établi que M237 a été abattu aux abords de Hidasnémeti le 1er avril 2023. Une fois l’animal tué, la balise a été enlevée et jetée dans la rivière Hernád. Elle a été retrouvée avec l’aide de plongeurs. La carcasse de l’animal, elle, n’a pas été retrouvée.
L’arrestation des deux hommes le 2 août au petit matin n’a pas été de tout repos. La police a dû faire appel aux spécialistes du Centre antiterroriste, car l’un des hommes était armé. Durant leur interrogatoire, ils ont rejeté la faute sur l’enfant d’un des deux, un garçon de neuf ans, qui aurait tiré le coup fatal. Vu son âge, ce dernier ne devrait pas répondre de son acte, mais les adultes devraient en assumer la responsabilité pour crime contre la protection de la nature et mise en danger de mineur.