Football – La Suisse évite une défaite sans gloire

Le camouflet a été évité par Jordan Lotomba. Pour sa cinquième sélection avec l’équipe de Suisse, le Vaudois a marqué et permis à l’équipe nationale de ne pas subir une deuxième défaite en trois jours, après celle en Angleterre samedi. Score final: un 1-1, qui fait beaucoup plus la fierté du Kosovo que celle de la Suisse. C’est sur un centre à l’arraché de Kevin Mbabu, décalé par Shaqiri, que le latéral de Nice a pu trouver la faille d’une tête bien placée à l’heure de jeu. 

Moment fort d’un début de soirée zurichois placé sous le signe de l’amitié entre deux nations, mais pas forcément sous celui du football maîtrisé. Du moins en ce qui concerne la Suisse, de loin pas convaincante, à l’image de son capitaine Granit Xhaka, lequel fêtait pourtant sa 100e sélection mais en n’étant jamais vraiment dans le ton.

Il y a beaucoup de choses à mettre dans la balance, pour atténuer l’inquiétude et relativiser la piètre performance helvétique: le caractère très amical de cette rencontre disputée à guichets fermés, la surmotivation d’un Kosovo aux intentions très décidées, la rotation pratiquée par Murat Yakin. Entre autres. Mais cela n’excuse pas tout.

En tout cas pas l’incapacité suisse à se créer une occasion concrète de but pendant la première période, excepté peut-être ce tir de Steven Zuber consécutif à une percée d’Eray Cömert et claquée par le portier Arijanet Muric (39e). Citons aussi, pour la forme, la frappe de Mario Gavranovic qui s’est envolée dans le ciel zurichois (22e) et cet essai lointain d’un Shaqiri très emprunté, juste avant la pause.

Pas de quoi remettre en cause l’intensité et le courage des Kosovars, bien plus décidés dans leur approche du match. Au point de mettre par deux fois véritablement en danger Gregor Kobel, titularisé dans les buts suisses, en première mi-temps: au quart d’heure, lorsqu’Amir Rrahmani frappait de la tête, ou quand une tentative de Valon Berisha obligea également le portier du Borussia Dortmund à s’employer.

C’est dire que lorsque, au début de la seconde période, Milos Rashica a ouvert le score, il n’y avait pas vraiment de quoi être surpris. Le Kosovo avait certes pu profiter d’une passe en retrait complètement manquée de la part de Steven Zuber, permettant à Bytiqi de créer le danger, mais cela sanctionnait un énième relâchement coupable côté suisse. Le seul à coûter cher, heureusement.

Pas de quoi s’en contenter pour Murat Yakin, qui ne s’évitera pas bien des réflexions d’ici à la Ligue des nations en juin prochain.