Fusillade à Delémont: il a tiré «par crainte de passer pour un faible»

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JuraFusillade à Delémont: il a tiré «par crainte de passer pour un faible»

Une peine de douze ans de prison sanctionne cinq coups de feu tirés lors d’une confrontation entre bandes rivales.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Les prévenus étaient menottés mercredi matin, au château de Porrentruy, lors d’un procès sous haute sécurité.

Les prévenus étaient menottés mercredi matin, au château de Porrentruy, lors d’un procès sous haute sécurité.

lematin.ch/Vincent Donzé

Cinq balles tirées par la vitre abaissée d’une voiture en marche valent douze ans de prison au membre d’une bande kosovare. Cette peine a été prononcée ce mercredi matin, à Porrentruy, par le Tribunal pénal, suite à un règlement de comptes survenu le 28 février 2021 entre bandes rivales, à Delémont: «Chaque groupe cherchait à montrer sa supériorité sur l’autre», a constaté le tribunal.

Les deux groupes tournaient dans la capitale jurassienne, avec dans une voiture une hache «pour intimider». Jusqu’à cette nuit où cinq tirs soi-disant destinés à faire peur équivalent à une tentative d’assassinat. «Il a agi par crainte de passer pour un faible», a relevé le tribunal au sujet du tireur.

«Miraculeusement»

Le groupe kosovar a fait demi-tour à un rond-point, avec quatre occupants à bord, dont un mineur jugé séparément. Le passager avant a fait feu sur cinq piétons qui n’avaient rien dans les mains, ni un fusil à pompes, ni une autre arme, comme l’affirmaient les accusés.

«Ce Noir, il nous tuera, moi et mes frères», pensait le tireur qui, après son arrestation, a évoqué «une ambiance dans la voiture qui l’a poussé à faire feu sur un talus», sans intention de viser quiconque. Il a touché un rival dans le bas du dos et si personne n’a été tué, c’est «miraculeusement».

La fusillade s’est produite le 28 février 2021 devant une station essence de Delémont.

La fusillade s’est produite le 28 février 2021 devant une station essence de Delémont.

lematin.ch/Vincent Donzé

Les plaignants ont eu le temps de voir le canon de l’arme, ce qui démontre que contrairement à ses déclarations, le chauffeur a ralenti pour permettre au passager de tirer. «Dans une voiture qui bouge, les tirs sont susceptibles de partir un peu partout», a indiqué le Tribunal pénal, convaincu que le tireur a visé le groupe par «rancœur».

«Par chance, il n’a pas touché plus de personnes», a insisté la présidente du tribunal, en constatant à propos des accusés que «leur loyauté très forte entre eux s’est atténuée» au fil de la procédure.

Mobile futile

Pour le tribunal, le tireur a agi pour un mobile futile, comme des regards insistants, mais sans situation conflictuelle pouvant être qualifiée de grave. «Un seul coup de feu aurait suffi à faire peur», a relevé le tribunal. Tirer cinq coups de feu sur cinq personnes, c’était tenter de les tuer froidement.

La défense demandait une peine de 36 mois de prison pour le tireur et l’acquittement pour ses complices. Le Tribunal pénal a prononcé des peines de prison de douze ans contre le tireur et le chauffeur, ce dernier ayant des sursis révoqués, ainsi qu’une peine de 5 ½ ans contre le passager arrière par qui l’arme est passée et à son terme, une expulsion pour cinq ans.

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