Basketball: A Vevey, la renaissance des Galeries du Rivage

Pour différentes raisons, on n’a pas pu en être. Dimanche, près de 500 personnes ont vécu en immersion le retour de Vevey dans l’élite du basket suisse, après deux saisons à mettre des fessés de 50 pions en première ligue et en ligue B. Mais, même derrière les écrans, on a ressenti l’attente, la chaleur du soutien puis l’explosion de joie, au buzzer final. Vainqueur au bout du suspense des Lions de Genève, Vevey Riviera Basket est leader après deux journées. L’échantillon est minime mais dit déjà beaucoup de ce néopromu ambitieux.

Menés au score (de peu) durant toute la rencontre (sauf au tout début), les Veveysans ont montré du cœur et, ça, leurs supporters adorent. Ce n’est pas toujours très beau à voir – comme quand Jonathan Dubas (25 points, 12 rebonds et 6 ballons égarés) se reconvertit en meneur – mais il y a des succès dont il faut se contenter. D’autant plus que le coach Niksa Bavcevic a dû faire sans Malik Johnson (19 points, 10 passes) ni Eliott Kubler (différentiel de +6), tous deux exclus pour cinq fautes, dans le money time. C’est le nouveau leader offensif, Michael Williams (21 points), qui a planté le shoot décisif. Et heureusement pour lui qu’il récupère le ballon sous la pression d’Arkel Lamar, sans cela le match est plié. À quoi ça tient…

Les Lions ont donc lâché un match qu’ils n’ont jamais su «tuer». Bien sûr qu’il manque encore les convalescents Clayton Le Sann et Slobodan Miljanic, mais il y avait tellement mieux à faire, notamment dans la gestion des trois dernières minutes, lors desquelles les Genevois ont fait chou blanc. Bryan Colon a mis 24 points, mais il a pris 22 tirs, et c’est sans doute trop. Il n’a pas été assez secondé. Jeremiah Paige (10 points mais à 2/11 au tir) n’a pas retrouvé son adresse de la première journée et le pivot James Karnik, qui a souffert face à la vitesse de Dubas, a moins joué (24 minutes) et donc moins shooté (4/8). Seul Noé Anabir (17 points et 8 rebonds) s’est montré sous son meilleur jour au contact de Colon.

Arrivé en fin de semaine passée pour remédier aux blessures qui touchent l’effectif genevois, James Padgett, un ancien du Pommier, n’a pas pesé (2 points et 3 rebonds en treize minutes). Le pivot américain de 31 ans, qui a joué par le passé aussi pour Massagno, Neuchâtel et Lugano, a-t-il signé pour un mois? Ou plus? On ne le saura pas, puisque Robert Margot nous renvoie à la version officielle – qui ne précise pas la durée du contrat. «Il y a les blessés, les indisponibilités temporaires et on manque de visibilité à ce jour, précise le directeur sportif du club du bout du lac. D’où cet engagement. On y verra plus clair dans un mois, je pense…»

Bien sûr que l’addition est salée et la douche glaciale pour les supporters du Rocher. On se gardera de tirer des conclusions hâtives après le premier match de la saison, mais tout de même… Déjà mi-septembre, lors d’une rencontre amicale face à une équipe de troisième division française, on avait quelque peu trouvé la prestation nyonnaise brouillonne et indigeste. Mais ce n’était rien à côté des cinq minutes qu’ont traversées les joueurs de Stefan Ivanovic en fin de premier quart-temps.

De 8-6 à 8-29, l'équipe d’un Jérémy Jaunin étrangement discret a sombré. Ciblé en défense, Maleye N’Doye a semblé hors forme tandis que Jeff Dufour a égaré deux ballons coup sur coup. Et que dire de ces deux actions où Colin Dougherty (11 points et 5 balles perdues) – le potentiel de l’arrière est là mais le déchet aussi – a enchaîné les dribbles sur place, révélant aux yeux de tous la pauvreté du jeu nyonnais. Est-ce l’histoire d’un jour? Peut-être. Après tout, Nyon peut plaider la thèse de l’accident, puisqu’il a démarré son championnat une semaine après toutes les écuries. Mais ce qui est sûr, c’est que l’équipe d’Ivanovic a du pain sur la planche avant son déplacement chez Swiss Central dimanche.

Si Nyon a été aussi «cata», c’est aussi parce que Monthey, qui a marqué un tiers de ses points sur les 22 ballons perdus adverses, a confirmé dans l’intensité son exploit du Reposieux contre Fribourg. Avec 48 points à eux deux – 24 chacun, Jaizec Lottie et Jay Jay Chandler ont été les détonateurs du 23-0 du premier quart. Du côté des joueurs suisses, Brunell Tutonda (10 unités) et Thomas Salman (11) se sont montrés précieux. C’est en dauphin de Vevey que Monthey ira à Bâle pour défier Starwings samedi.

Éternel Dusan Mladjan. À bientôt 36 ans, l’ancien arrière de l’équipe de Suisse a encore montré ce week-end qu’il restait un des meilleurs lorsqu’il s’agit de verrouiller une rencontre. Alors que la dernière possession de Massagno dans le temps réglementaire avait échu dans les mains de Juwann James, l’aîné des Mladjan a pris ses responsabilités dans la dernière minute de la prolongation et joué la même partition à deux adversaires différents – Joshua Brown puis Florian Steinmann: prise de balle en tête de raquette, attaque en dribble vers le panier sur la main gauche et petit shoot en cloche avec la main droite. Chirurgical.

Il paraît évident que les Boncourtois, avec cinq éléments à plus de dix points (Steinmann, Brown, Nesbitt, Monteiro et Bengui), sont revenus frustrés de leur déplacement au Tessin dimanche soir. Mais ils ne peuvent pas se reprocher grand-chose, hormis un manque d’adresse derrière l’arc. Fraîchement arrivé de Strasbourg, où il évoluait avec les «espoirs», le joueur intérieur Pedro Bengui (21 ans, 205 cm) a tout de suite eu de l’impact. Son association avec le Nigérian Martins Igbanu – le top scorer boncourtois était malade – est prometteuse.