Une ONG dénonce«Rythme alarmant» des exécutions en Arabie Saoudite
L’Organisation européenne saoudienne pour les droits de l’Homme a recensé 61 exécutions dans le royaume depuis le début de l’année, tandis que 64 condamnés attendent leur mise à mort.
Au moins 64 personnes risquent d’être exécutées en Arabie saoudite, dont neuf étaient mineures au moment de leur inculpation, a indiqué vendredi une organisation de défense des droits humains dans un rapport. L’Organisation européenne saoudienne pour les droits de l’Homme (ESOHR) a ajouté que 61 personnes ont été exécutées au premier semestre de cette année dans cette monarchie du Golfe, un des pays ayant le plus recours à la peine capitale.
«Mépris constant»
Un autre décompte de l’AFP, basé sur les informations publiées par les médias d’Etat, fait état de 63 exécutions jusqu’en juin et 74 jusqu’en juillet. Le chiffre pourrait être plus élevé en raison d’exécutions «secrètes» ou «non annoncées», selon ESOHR. Le rapport dénonce un «rythme alarmant» d’exécutions dans un «mépris constant du royaume pour ses promesses et pour les lois et obligations internationales», estimant que «la vie des détenus dans le couloir de la mort en Arabie saoudite était de plus en plus en péril».
Selon l’ONG, l’Arabie saoudite continue de refuser de restituer les corps des personnes mises à mort à leurs familles, malgré les demandes de ces dernières. Au moins 140 corps sont toujours retenus par les autorités saoudiennes, selon la même source. Le gouvernement saoudien n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire de l’AFP vendredi.
Tollé international
Plus de 1000 condamnés à mort ont été exécutés depuis l’arrivée au pouvoir en 2015 du roi Salmane et de son fils Mohammed, dirigeant de facto du royaume, selon un bilan de l’organisation britannique Reprieve et d’ESOHR, publié en début d’année. En 2022, 147 personnes avaient été exécutées, soit plus du double de l’année précédente. Parmi celles-ci, 81 condamnées pour terrorisme avaient été exécutées le même jour, suscitant un tollé international.
Pourtant, le prince Mohammed ben Salmane avait affirmé en mars 2022 à la revue américaine The Atlantic que le royaume s’était «débarrassé» de la peine de mort, sauf pour les cas de meurtre ou lorsque l’accusé «menace la vie de nombreuses personnes», selon la retranscription de l’entretien publiée par les médias d’Etat saoudiens.