Cambodge – L’ONU juge «honteuse» la condamnation du fils autiste d’un opposant

Publié

CambodgeL’ONU juge «honteuse» la condamnation du fils autiste d’un opposant

Le père de l’adolescent était membre de la principale force d’opposition du pays, dissoute en 2017. A 16 ans, Kak, autiste, détenu depuis juin, écope de 8 mois d’emprisonnement.

Photo d’illustration.

Photo d’illustration.

AFP

La condamnation lundi par la justice cambodgienne d’un adolescent atteint d’autisme, fils d’un opposant, est une «honte», se sont indignés mardi plusieurs experts de l’ONU, réclamant aux autorités «d’arrêter d'utiliser les tribunaux pour persécuter les personnes qui défendent les droits humains».

La condamnation «d’un mineur atteint d’un trouble du spectre de l’autisme est un nadir honteux dans la campagne continue d’intimidation et de violence des autorités contre la société civile et les militants d’opposition», dénoncent dans un communiqué trois experts, dont le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme au Cambodge, Vitit Muntarbhorn.

Pour eux, cette décision est «une tentative très transparente des autorités pour empêcher sa mère de manifester pour la libération de son mari».

Kak Sovann Chhay, 16 ans, fils d’une figure de l’opposition cambodgienne, avait été arrêté en juin et placé en détention pour avoir diffusé des messages jugés insultants envers le gouvernement sur Telegram.

Huit mois de prison

La justice cambodgienne l’a condamné lundi à huit mois d’emprisonnement, dont une partie avec sursis, pour incitation à la violence et insulte à des agents publics, a indiqué la mère du jeune homme, précisant qu’il devrait être libéré le 9 novembre. Elle a ajouté qu’elle ne ferait pas appel de la décision.

Le père de l’adolescent, Kak Komphea, était membre du Parti du sauvetage national du Cambodge, la principale force d’opposition du pays, dissoute en 2017. Actuellement en détention, il fait partie des plus de 150 opposants jugés à huis clos depuis novembre 2020, accusés d’avoir comploté pour renverser le régime.

Le Premier ministre Hun Sen au pouvoir depuis 36 ans musèle toute opposition. Lors des dernières législatives de 2018, son parti a raflé l’intégralité des sièges au Parlement, des résultats vivement contestés.

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires