Appel de la cheffe de l’OIM: Traiter les migrations comme un «outil», pas comme un «problème»

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Appel de la cheffe de l’OIMTraiter les migrations comme un «outil», pas comme un «problème»

La nouvelle directrice de l’agence onusienne pour les migrations a plaidé, mardi, pour le développement de «voies légales» d’entrée dans les pays pour les migrants économiques.

«Si vous avez faim, vous n’avez pas moins le droit à une solution que quelqu’un qui est persécuté», estime Amy Pope.

«Si vous avez faim, vous n’avez pas moins le droit à une solution que quelqu’un qui est persécuté», estime Amy Pope. 

AFP

La nouvelle directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), agence spécialisée de l’ONU, a appelé mardi à Addis Abeba à ne plus traiter les migrations simplement comme «un problème à résoudre» mais comme un «outil de développement».

Système hérité de la 2e Guerre mondiale

Première femme élue à la tête de l’OIM en près de 72 ans d’existence, Amy Pope effectue en Ethiopie, où siège l’Union africaine (UA), sa première visite officielle depuis sa prise de fonctions début octobre. L’OIM est le principal acteur international en matière de migrations et est dotée d’un budget croissant, à l’heure où le monde compte plus de 280 millions de migrants.

Hérité de la Seconde Guerre mondiale, le système actuel offre «une protection spéciale aux réfugiés, ceux qui fuient à cause de leur affiliation à un groupe particulier, de leur origine, leur race, leur genre», a constaté Amy Pope lors d’une conférence de presse. Mais désormais, «la plupart des gens migrent en raison de nécessités économiques», a-t-elle souligné, or «si vous avez faim vous n’avez pas moins le droit à une solution que quelqu’un qui est persécuté, donc comment protéger correctement ceux qui se déplacent, même s’ils ne peuvent être définis comme réfugiés?»

«Voies légales» de migrations 

«Trop souvent, on parle de migration simplement comme un problème à résoudre, on se concentre sur la souffrance humaine, sur la gestion des frontières. Mais, l’important est d’identifier comment utiliser la migration comme un outil libérant le potentiel humain pour favoriser le développement économique», estime-t-elle.

Amy Pope prône le développement par les pays de «voies légales» de migrations, pour éviter que les migrants soient exploités, abusés, non payés ou sous-payés et pour qu’ils «bénéficient des protections nécessaires». Et «si finalement nous ouvrons plus de voies pour que les gens accèdent au système légalement, ils gagneront de l’argent», ce qui bénéficiera à leurs communautés d’origine et améliorera leurs propres chances, a-t-elle ajouté.

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L’Afrique, une priorité de l’OIM

Conflits, pauvreté, développement inégal, «impacts croissants du changement climatique sur les communautés vulnérables»: l’Afrique est une priorité de l’OIM, a souligné Amy Pope, pour expliquer le choix d’Addis Abeba pour son premier déplacement, en rappelant également que l’Ethiopie est une des plus importantes missions de l’OIM en Afrique et concentre tous les aspects des migrations.

En Afrique, «plus de 80% des migrations ont lieu à l’intérieur du continent», souligne la patronne de l’OIM, qui veut donc «discuter avec les Etats membres de l’UA pour faciliter les mouvements des migrants mais aussi une meilleure intégration économique en Afrique». L’ONG Human Rights Watch a récemment accusé des gardes-frontières saoudiens d’avoir tué des «centaines» de migrants éthiopiens tentant d’entrer dans le royaume entre mars 2022 et juin 2023, ce que Ryad a nié.

(AFP)

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