CinémaJessica Chastain amoureuse de l’Italie et d’un Italien
Gian Luca Passi de Preposulo est l’époux de l’actrice depuis 2017. L’Italien lui a fait aimer son pays qu’elle considère comme sa nouvelle patrie.
- par
- Henry Arnaud Venise
Jessica Chastain était à la dernière Mostra de Venise pour y présenter «Scenes from a Marriage», l’adaptation de la mini-série (qui fut aussi déclinée en long métrage) d’Ingmar Bergman, «Scènes de la vie conjugale» qui se penche sur les notions d’amour, haine, désir, monogamie, mariage et divorce à travers un couple d’Américains contemporains. Jessica Chastain est Mira tandis qu’Oscar Isaac joue Jonathan.
Comment jugez-vous l’évolution des relations dans un couple entre la mini-série de 1973, «Scènes de la vie conjugale» d’Ingmar Bergman et la vôtre?
La plus grande différence pour moi est l’approche des genres. L’œuvre originale regarde les relations entre un homme et une femme à une certaine époque. Notre version explore cela de nos jours, par exemple en termes de salaires, lequel des deux soutient financièrement la famille, mais aussi ce que cela veut dire d’être une mère, le rapport d’une femme avec le sexe et toutes ces choses-là. C’est dans ce sens que j’ai trouvé intéressant de réexaminer «Scènes de la vie conjugale» aujourd’hui car cela permet de vraiment regarder ce que cela veut dire d’être une épouse et une mère de nos jours. Et cela aussi bien en termes de fertilité que pour beaucoup d’autres choses.
Comment vous êtes-vous approprié le personnage de Mira?
J’étais avec Liv Ullmann la semaine dernière qui jouait Marianne dans la version originale de 1973. Nous avons discuté ensemble de son expérience lorsqu’elle a tourné «Scenes from a Marriage» et de la manière dont l’histoire originale était aussi quelque chose de fictif mais qui a eu des répercussions dans sa vie privée. Pour m’approprier le rôle de Mira, le réalisateur Hagai Levi m’a demandé de lui écrire chaque matin à mon réveil pour partager mes pensées avec lui. Je me suis sentie extrêmement vulnérable dans cet exercice. C’était souvent difficile de rentrer chez moi à la fin d’une journée de tournage et de laisser mon personnage derrière moi car Mira me ressemble beaucoup par certains aspects.
N’est-ce pas difficile de jouer une femme qui vous ressemble?
C’était une situation très difficile pour moi mais j’ai la chance d’avoir un mari formidable qui me soutient. En tant que comédienne, nous devons prendre une petite graine qui nous permet de ressembler au personnage et cultiver cette petite graine pour l’aider à grandir en soi jusqu’à ce que l’on devienne cette autre personne. C’est mon procédé lorsque je prépare un film.
Que vous a fait découvrir Gian Luca, votre mari?
Il m’a fait partager l’amour de son pays, l’Italie. J’y passe de longues semaines chaque année. Je dis à présent que mon domicile est à New York mais que l’Italie est ma patrie!
Votre partenaire de «Scenes from a Marriage» est Oscar Isaac, l’un de vos meilleurs amis puisque vous étiez étudiants ensemble à l’Université de Julliard…
C’est à la fois une bénédiction et une malédiction. On en a souvent plaisanté ensemble. D’un côté, c’est une bénédiction car il y a une confiance immédiate qui s’installe entre nous. On n’a pas besoin d’apprendre à se connaître, on n’a pas besoin d’être polis par peur d’offenser l’autre personne. Nous pouvons être complètement honnêtes à propos de tous les sujets puisqu’on se connaît bien. Mais cela peut être aussi compliqué et difficile quand on doit prendre un break l’un de l’autre (rire). On arrivait au point de lire les pensées l’un de l’autre et je devais lui dire de sortir de ma tête (rire).