TennisStan Wawrinka: «Depuis quelques semaines, je suis bien crevé»
Tombé d’entrée aux Swiss Indoors, le Vaudois aurait «aimé jouer un peu plus à Bâle cette semaine». À 38 ans, il estime payer les efforts consentis depuis une année et demie.
- par
- Jérémy Santallo Bâle
Quart de finaliste l’année dernière aux Swiss Indoors, Stan Wawrinka, de retour au 45e rang mondial à 38 ans, s’est arrêté dès le 1e tour mardi soir à Bâle, vaincu par le jeune Russe de 22 ans Alexander Shevchenko (83e). Il était près de 23 heures lorsque le Vaudois a débarqué en conférence de presse. Interview.
Stan, vous avez vécu une soirée compliquée. Que s’est-il passé?
C’est vrai, c’était un match difficile. Il faut déjà saluer sa performance, il a très bien joué. Cela n’a pas été simple de le manœuvrer et ça résume un peu les derniers matches que j’ai connus. Dans l’ensemble, mon niveau est bon et j’ai des occasions qui peuvent faire tourner la rencontre que je n’arrive malheureusement pas à prendre. Je pense à ma balle de break en début de partie, quelques points qui font la différence au final.
Avez-vous été surpris par sa façon de jouer?
Non parce que je le connais. Je me suis entraîné plusieurs fois avec lui et je sais à quel point il peut jouer vite et être dangereux. Mais j’ai les occasions pour prendre les devants en début de partie, au début du 2e set et j’ai eu des balles de set. Malheureusement, je n’ai pas réussi à capitaliser, même si je me suis battu jusqu’au bout. J’ai été hésitant sur certains choix, notamment des balles de break où je dois faire un peu plus.
Avez-vous trouvé le public bâlois un peu timide, si l’on compare à l’année passée?
Non, je suis très heureux de l’accueil que j’ai reçu. Je ne reviens pas dans les tournois pour comparer avec ce que j’ai vécu dans le passé. Je reviens car j’ai cette flamme qui brûle pour le tennis, encore plus quand je joue à domicile. Je suis heureux du soutien que j’ai en Suisse et je ne prends pas ça pour acquis. Malheureusement, ça s’arrête déjà ce soir (ndlr: mardi). J’aurais aimé pouvoir jouer un peu plus cette semaine à Bâle mais ce n’est pas le cas. Il va falloir que je fasse avec.
Vos dernières défaites à Astana, Shanghai ou ici à Bâle, dans des rencontres serrées, ce sont des défaites que vous évacuez vite ou cela entame votre confiance?
Cela amène une certaine frustration, forcément. J’ai eu des occasions, des balles de set dans tous ces tournois. Dans l’ensemble, je fais des matches complets et il ne me manque pas grand-chose pour transformer cela en victoires. Après, cela fait aussi une année et demie que je pousse la machine pour retrouver le haut niveau. J’ai énormément enchaîner pour retrouver ce classement et il y a aussi une fatigue mentale qui s’accumule qui fait que par moments, je fais les mauvais choix.
Avant ces tournois, avez-vous fait un travail spécifique avec votre préparateur Pierre Paganini que vous payez un peu en ce moment?
Je sens que depuis quelques semaines, je suis bien crevé, cassé même. Après Astana, il y a eu deux ou trois fois où j’ai voulu travailler mais je n’ai pas pu parce que j’étais bien trop fatigué. J’ai l’impression de payer tous les efforts que j’ai fait depuis mon retour de blessure (ndlr: mars 2022). Je voulais vraiment retrouver un certain niveau et il a fallu que je me pousse au maximum pour ça.
Samedi, vous avez dit que vous comptiez profiter du circuit et de ses voyages encore quelques années. Est-ce que cela veut dire que voyez déjà plus loin que 2024? Peut-on imaginer vous voir jouer jusqu’à 40 ans?
Je ne fixe pas mes objectifs de cette façon. Quand on planifie des préparations, des blocs de travail, on le fait sur plusieurs années car c’est comme ça que j’ai toujours fonctionné. À mon âge, il y a plusieurs paramètres qui entrent en jeu. Tant que je me sens motivé et que tout se passe bien comme cette année, j’ai envie de continuer. Maintenant, il faut savoir que ça demande énormément d’efforts, plus que dans le passé, plus que ce que vous pouvez voir. Ce sont des sacrifices quotidiens, qui sont compensés par l’amour que je reçois partout où je joue. Reste à savoir jusqu’à quand je pourrais tenir.