Cannabis: Singapour doit «reconsidérer» une peine de mort, selon l'ONU

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Trafic de 1 kg de cannabisL’ONU veut que Singapour «reconsidère» une peine de mort

Les Nations Unies ont demandé mardi à Singapour de ne pas exécuter un homme condamné à mort pour le trafic d’un kilo de cannabis.

AFP

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a demandé mardi à Singapour de «reconsidérer urgemment» l’exécution projetée d’un homme condamné à mort pour le trafic d’un kilogramme de cannabis. La pendaison du Singapourien Tangaraju Suppiah, âgé de 46 ans, est prévue mercredi. Il a été condamné à la peine capitale en 2018 pour sa participation à un trafic portant sur 1,01 kilogramme de cannabis, le double de la quantité passible de la peine de mort à Singapour - l’un des pays les plus répressifs du monde en matière de stupéfiants.

«Nous avons des inquiétudes à propos de la régularité de la procédure et du respect des garanties pour un procès équitable», a estimé dans un communiqué le Bureau des droits de l’homme de l’ONU qui «appelle les autorités à ne pas procéder à l’exécution».

Il s’agirait de la première exécution à Singapour depuis six mois et de la douzième depuis la reprise des exécutions en mars 2022 après plus de deux ans d’interruption. L’an dernier, onze condamnés ont été exécutés, tous pour des affaires de drogue. Parmi eux, le cas de Nagaenthran K. Dharmalingam, condamné malgré un handicap mental selon ses défenseurs, avait particulièrement ému l’opinion internationale.

La famille de Tangaraju Suppiah a lancé une pétition contre son exécution.

La famille de Tangaraju Suppiah a lancé une pétition contre son exécution.

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Dissuasion?

Singapour, important centre financier en Asie, considère que la peine de mort reste un moyen de dissuasion efficace contre le trafic. Mais pour le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, «la peine de mort est encore utilisée dans un petit nombre de pays, principalement en raison du mythe selon lequel elle dissuade les criminels», selon le communiqué.

Le milliardaire britannique Richard Branson avait demandé lundi à Singapour de renoncer à l’exécution de Tangaraju Suppiah. L’homme d’affaires estime, à l’instar des défenseurs des droits humains et des membres de la famille de Tangaraju Suppiah, que ce dernier n’a jamais manipulé le cannabis pour lequel il a été condamné et dénonce des failles dans le dossier.

Membre de la Commission mondiale sur la lutte contre les drogues (Global Commission on Drug Policy), Richard Branson a exhorté lundi sur son blog les autorités singapouriennes à renoncer à l’exécution du condamné, estimant que Singapour «pourrait être sur le point de tuer un innocent.» La famille du condamné réclame un nouveau procès. 

Réponse sèche de Singapour

Le ministère singapourien de l’Intérieur a réfuté mardi les assertions de Richard Branson, l’accusant dans un communiqué d’avoir «manqué de respect aux juges de Singapour et à notre système de justice pénale.» L’usage du cannabis n’est plus un crime dans de nombreux pays, y compris en Thaïlande voisine, et les groupes de défense des droits humains appellent Singapour à abolir la peine de mort. 

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(AFP)

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