«Ce tragique accident de vélo, je le voyais venir»

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Bienne«Ce tragique accident de vélo, je le voyais venir»

Dans le quartier où un cycliste de 25 ans a percuté un pylône sur un trottoir, les riverains pointent du doigt une interdiction de circuler.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Sur le trottoir, une flaque de sang séché témoigne de la violence du choc survenu lundi à Bienne, lorsqu’un cycliste de 25 ans a percuté la tête la première un pylône de caténaire de la ligne 1 du trolleybus. «Ce tragique accident de vélo, je le voyais venir», témoigne une riveraine habituée à voir des cyclistes débouler à toute vitesse devant chez elle, au bas d’une descente interdite à toute circulation.

«Depuis des décennies, cette interdiction n’est pas respectée par les deux-roues», rapporte cette riveraine, après avoir regardé comment son fils s’éloignait à vélo à la rue de Mâche. Devant chez elle, un plot de béton a été posé sur la chaussée, le long du trottoir, pour empêcher le parcage sauvage devant un portail. Au lieu de rouler normalement à gauche de ce plot, le cycliste est passé à droite, ce qui l’a obligé à monter sur le trottoir et à longer le portail métallique avant de heurter un pylône de plein fouet.

Pointillés blancs

Sur le bitume où avant l’accident, un enfant a dessiné un soleil à la craie rose, la police a tracé des croix et surtout, des pointillés blancs sur une trace noire suggérant le long freinage d’un deux-roues en travers de la chaussée. «Le cycliste ne portait pas de casque», déplore une voisine.

Après les premiers secours prodigués par des passants, les secouristes immédiatement mobilisées ont pris en charge la victime, héliportée à l’hôpital par une équipe de la Rega à l’heure les derniers écoliers du collège tout proche rentraient à la maison.

Route d’accès

Mardi autour de midi, sur le chemin de l’école des Tilleuls, les élèves étaient nombreux à passer devant le lieu de l’accident, tantôt sur le trottoir, tantôt sur la route, à pied, en trottinette ou à vélo. Sur quelques mètres, en quittant la rue de Mâche, le chemin Marie-Louise-Blösch sert aussi de route d’accès au parking souterrain d’un pâté d’immeubles.

La police cantonale bernoise a ouvert une enquête sur le déroulement exact et les causes de l’accident. Les enquêteurs n’ont pas établi pourquoi le cycliste s’est retrouvé sur le trottoir pour finalement percuter un pylône de caténaire. A-t-il dû éviter une personne ou un véhicule? Une passante qui a jeté un coup d’œil a ce moment-là l’a vu freiner et dévier de sa trajectoire, le guidon mal assuré.

Trop vite

Les riverains répètent leur opinion: «Certains cyclistes débouchent trop vite, qui plus est en provenance d’un chemin interdit à la circulation», dit une dame qui réside là. «Il m’arrive parfois de les interpeller «Hé! Tu ne m’as pas vue?» pour les rendre attentif au danger encouru, pour eux et pour les autres».

«Il m’est arrivé de stopper un jeune à vélomoteur», reprend la proche voisine. «Il suffirait d’une femme avec une poussette ou d’un promeneur de chien pour qu’une collision survienne», ajoute cette riveraine qui voit passer cinq à six vélos de course par jour. Sa conclusion: «J’espère qu’on tirera des leçons de ce dramatique accident». Une remarque qui s’adresse aux cyclistes qui roulent trop vite sans casque, aux policiers chargés de faire respecter l’interdiction de circuler et aux urbanistes qui pourraient modifier la configuration des lieux.

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