COP26Chine et États-Unis annoncent un accord pour «renforcer l’action climatique»
À la COP26 de Glasgow, les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre se sont dits prêts à «travailler ensemble» pour combattre le changement climatique.
La Chine et les États-Unis ont conclu une «déclaration conjointe sur le renforcement de l’action climatique», a annoncé, mercredi à Glasgow, l’émissaire chinois pour le Climat, Xie Zhenhua. «Les deux parties reconnaissent l’écart existant entre les efforts actuels et les objectifs de l’Accord de Paris, donc nous renforcerons conjointement l’action climatique», a déclaré le responsable chinois à la conférence sur le climat, la COP26.
Cet accord «montre que la coopération est la seule voie pour la Chine et les États-Unis», a souligné Xie Zhenhua, alors que les tensions entre les deux pays ont récemment semblé déborder sur le dossier de la diplomatie climatique. Dans un tweet, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, présent en Écosse, a salué cet accord, dans lequel il voit «un pas important dans la bonne direction».
«Assumer la responsabilité»
La Chine est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre et les États-Unis sont le deuxième. Le président américain Joe Biden, venu à Glasgow au début de la conférence, la semaine dernière, avait ainsi qualifié de «grande erreur» l’absence à la COP26 de son homologue chinois Xi Jinping, l’accusant d’avoir «tourné le dos» à la crise climatique.
«En tant que deux principales puissances mondiales, la Chine et les États-Unis doivent assumer la responsabilité de travailler ensemble et avec les autres parties pour combattre le changement climatique», a encore déclaré l’émissaire chinois.
Trajectoire «catastrophique»
La conférence sur le climat de Glasgow est considérée comme cruciale, alors que le monde se trouve, selon l’ONU, sur une trajectoire «catastrophique» de réchauffement à +2,7°C par rapport à l’ère préindustrielle, bien au-delà des objectifs de l’Accord de Paris, qui vise un réchauffement limité «bien en deçà» de 2°C, si possible à 1,5°C.
S’exprimant peu après son homologue, l’émissaire américain pour le climat, John Kerry, s’est félicité de cette «feuille de route», destinée à définir «la façon dont nous allons limiter le réchauffement et travailler ensemble à relever les ambitions climatiques».
«Prendre des mesures renforcées»
Dans le texte mis en ligne, les deux pays s’engagent à œuvrer à la COP26 pour «une issue ambitieuse, équilibrée et inclusive sur l’atténuation (baisse des émissions), l’adaptation et le soutien» financier. Ils s’engagent plus globalement à «prendre des mesures renforcées pour relever les ambitions pendant les années 2020», en réaffirmant leur attachement aux objectifs de température de l’Accord de Paris.
Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a également salué cette annonce. «Au-delà de la COP, c’est important pour le monde», a-t-il déclaré. «Si les États-Unis et la Chine, avec toutes les difficultés qu’ils ont sur d’autres questions, envoient un message selon lequel cette question transcende les autres, qu’elle concerne la survie de l’humanité, cela aide énormément la communauté internationale à accepter le fait que nous devons agir maintenant», a-t-il ajouté, notant toutefois qu’il y avait «beaucoup de travail à faire» pour parvenir à un accord à la COP26.