FootballQu’importe la jeunesse, pourvu qu’il y ait Gavi
L’international espagnol n’a pas encore 18 ans, mais il est déjà devenu indispensable, au Barça comme en sélection. Au point de ne plus se passer de lui? Confirmation contre la Suisse, ce jeudi (20h45) à la Praille.
- par
- Valentin Schnorhk Genève
Il n’y en a que pour lui. Et ce n’est pas que dû au culte de la nouveauté et à la fraîcheur qu’incarne sa jeunesse. Pablo Martin Paez Gavira a 17 ans. Il sera majeur en août prochain. C’est sous son surnom que les gens connaissent, que l’Espagne répète désormais. On l’appelle Gavi, et le public ibérique est en admiration devant ce gamin du Barça, qui a explosé cette saison. Au point de devenir le plus jeune buteur de l’histoire de la sélection espagnole, dimanche, lorsqu’il a inscrit le premier des deux buts de la Roja contre la Tchéquie (2-2)
Cela n’étonnera personne. Gavi s’est révélé et a explosé sous le maillot du FC Barcelone, cette saison. Devenu si vite titulaire dans le cœur du jeu, puis international à l’automne dernier, il a passé le cap de la curiosité aussi rapidement qu’il a commencé à jouer. Cette saison, club et sélection confondus, Gavi a déjà disputé plus de cinquante matches. Il était ainsi encore titulaire face au Portugal (1-1) la semaine, puis à nouveau à Prague. Luis Enrique prendra-t-il le risque de tirer encore un peu sur la corde ce jeudi (20h45) face à la Suisse au Stade de Genève? La question peut légitimement se poser. Mais Gavi est devenu indispensable par nature.
Sur les pas de Pedri
D’une certaine façon, il marche sur les pas de Pedri. Un an plus tôt, c’est lui qui, à peine majeur, avait émergé en Blaugrana (après avoir été formé à Las Palmas) avant de faire une entrée fracassante en Seleccion. Il avait enchaîné par un Euro fantastique, jouant un rôle certain dans le parcours de cette équipe qui allait échouer en demi-finale contre l’Italie, futur vainqueur, après avoir éliminé la Suisse en quart. Sauf que pour Pedri, la «saison d’après» aura été celle du contrecoup, avec plusieurs pépins musculaires. Logique.
Concernant Gavi, qui est lui un pur produit de la Masia, l’académie du Barça, ce n’est pas tant la problématique du moment. À vrai dire, son apport pour l’équipe d’Espagne est tel qu’il est celui qui ressort match après match. Et celui dont on parle le plus. Un exemple? En conférence de presse d’avant-match de Murat Yakin mercredi, la seule question posée par la presse espagnole l’a concerné. «Que pensez-vous de Gavi?» a-t-il été demandé au sélectionneur suisse.
L’admiration de Yakin
Sa réponse? «Son aisance pour manier le ballon et les concepts de jeu est incroyable. Il sait faire tellement de choses, alors qu’il n’a que 17 ans. J’espère que nous serons capables de faire en sorte qu’il ne nous pose pas trop de problèmes. Mais il est impressionnant: il a 17 ans!» La répétition vaut pour elle-même. Elle raconte parfaitement la précocité du joueur, et surtout la rapidité avec laquelle il s’est imposé au très haut niveau.
Luis Enrique, le sélectionneur espagnol, n’a pas l’admiration plus mesurée pour son joueur. «C’est un joueur unique, lance l’ancien entraîneur du Barça. Il ne fait pas que courir et travailler défensivement. Avec le ballon, c’est un joueur très spécial. Il marque des buts, tire, a de la puissance physique et joue avec ses deux pieds.» Tellement spécial, qu’il n’arrive pas à lui trouver un point de comparaison dans le football du passé. Même pas Andres Iniesta. C’est dire.