SkicrossCes reportages qu’on attend un peu plus que les autres
Le skicross est une des disciplines les plus sympas à couvrir. Parce que c’est un sport spectaculaire, c’est vrai. Mais aussi et surtout grâce aux personnes qui font ce sport. Avec notre préférée: Sixtine Cousin.
- par
- Robin Carrel Arosa
Quand on est journaliste, il y a des moments qu’on redoute. Des reportages compliqués, où l’on sait que les interlocuteurs et/ou le sujet ne seront pas simples. Des sportifs qui se retrouvent devant un micro comme un lapin devant des phares de voiture. Il y a aussi ces instants et ces voyages dont on sait qu’ils seront géniaux. Parce que le sport est intéressant, mais surtout parce qu’il est pratiqué par des personnes qu’on apprécie, qui ont des choses à dire et/ou qui sont simplement sympas.
Eh bien le skicross fait partie de cette deuxième catégorie. Non seulement parce que ça permet d’aller voir des filles et des types se tirer la bourre à quatre sur des pistes de ski et que c’est extra à regarder. Mais aussi parce que ça fait passer quelques jours dans des stations super comme Arosa. Et aussi parce que quand on va sur une épreuve de cette discipline, on y croise des personnes comme les Romands de l’équipe de Swiss-Ski et qu’ils sont tous assez incroyables, avec de vraies personnalités.
Je ne vais pas vous le cacher, au milieu de ce tas de belles personnes – Fanny Smith, incroyable; Romain Détraz, très intéressant; Margaux Dumont, belle découverte! Et à chaque fois, des sacrés parcours de vie –, l’interlocutrice que je préfère entre toutes et tous est clairement Sixtine Cousin. La Genevoise de 24 ans est ce qu’on appelle une bonne cliente, bien loin des discours formatés servis par ceux qui sont bien trop rodés à l’exercice médiatique, voire les stars qui n’ont pas ou plus besoin des médias pour exister.
Lancez la Genevoise – très, trop souvent blessée depuis le début de sa carrière – sur la question la plus bateau du monde et la réponse, du moins à mes yeux, frôlera le collector, genre «Comment ça va?» et «En forme, peut-elle viser son premier podium de Coupe du monde?» «Ben bien, a-t-elle rigolé. Tranquille, pour une fois… Pour le podium, je me dis ça depuis cinq ans, alors j’arrête de me le dire! Je pars du principe que je ne fais pas plus que ce que je fais maintenant. Donc si ça vient, ça vient, sinon, c’est la vie. Se poser trop de questions, c’est une perte d’énergie et de temps. Alors je ne le fais pas!»
Il y a aussi ce bon moment, quand je lui ai demandé si c’était vraiment différent de courir à Arosa. Parce que c’est une piste bien plus courte que d’habitude et qu’elle se dispute de nuit, une rareté sur le circuit. La réponse peut surprendre: «C’est un rythme de journée différent. Pour la sieste je ne sais pas… Mais moi, ma principale question, c’est de savoir quoi et quand manger. Après, ici, l’ambiance est un peu différente. Au départ, c’est la seule fois qu’on arrive à entendre les gens à l’arrivée. Parce qu’en général, il n’y a pas grand monde et on est bien plus haut. Ces dernières années, il y avait toujours le fan-club de Marc Bischofberger avec des grosses trompettes et on les entendait au départ. Je trouve ça impressionnant. À Arosa, le sentiment est un peu bizarre, mais c’est cool.»
Et puis on termine avec une dernière question un peu bateau. Parce que la course d’Arosa, c’est en Suisse, c’est vrai. Mais pour une Genevoise, c’est quand même très loin de sa maison. Alors à part faire une course au Salève… «Et à la maison, je n’y suis jamais. On est loin de tout à Genève, dit-elle. Là, ça fait un peu «à domicile», parce que y’a toi qui es là. C’est une différence, parce que personne ne nous parle d’habitude. Du côté des médias en Suisse romande, on n’est pas aidé, je trouve! Chaque fois que je parle de mon sport autour de moi, tout le monde aime le skicross, mais on n’a jamais une course retransmise à la télévision, sauf ce mardi. Sinon, c’est sur le site de la RTS et sans commentaire. Je trouve ça dommage. Je ne suis pas hyperobjective, c’est vrai, mais quand je vois du saut à skis, ces dernières années, qui passait en prime time à la télé, alors qu’il n’y avait pas un Suisse de qualifié… Ouais, c’est dommage qu’on ne soit pas un peu plus poussés!»
Promis, moi, je reviendrai.