Star Wars - Boba Fett: de second couteau à héros à part entière

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Star WarsBoba Fett: de second couteau à héros à part entière

Le chasseur de primes le plus cool de la galaxie a désormais sa propre série, «Le livre de Boba Fett». À voir sur Disney+ dès ce mercredi.

Christophe Pinol
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Christophe Pinol
Boba saura-t-il passer du statut de simple «bounty hunter» à celui de patron chevronné d’un syndicat du crime?

Boba saura-t-il passer du statut de simple «bounty hunter» à celui de patron chevronné d’un syndicat du crime?

Disney+/Lucasfilm Ltd.

Il est l’un des personnages les plus mystérieux de l’univers de Star Wars. L’un des plus adulé, également, capable de déclencher l’hystérie des fans les plus hardcore… Et pourtant, le bonhomme ne compte que 4 répliques à son actif dans la première trilogie, et 6 minutes 32 de présence à l’écran, nous apprend le documentaire «Sous le masque: l’héritage de Boba Fett», disponible sur Disney+ depuis quelques jours. On parle donc bien de l’emblématique chasseur de primes, qui avait capturé et cryogénisé Han Solo pour le compte de Jabba le Hutt dans «L’empire contre-attaque». Et s’il a longtemps été question de lui consacrer un film solo, c’est aujourd’hui une série, «Le livre de Boba Fett», quarante ans plus tard, qui en fait un héros à part entière. À voir sur Disney+ dès mercredi 29 décembre, au rythme d’un épisode par semaine.

Tac tac badaboum!

Le personnage avait fait une entrée fracassante dans la saison 2 de «The Mandalorian», série dont le lancement triomphal avait dépassé toutes les espérances. On avait alors découvert un personnage autrement plus nuancé, toujours aussi implacable, indéniablement rusé, mais sachant aussi faire preuve de compassion, notamment lorsqu’il choisissait d’aider Mando (l’affectueux surnom donné au Mandalorien par ses fans) et Grogu, alias Baby Yoda. Il tombait surtout le masque pour la première fois à l’écran.

Et puis à la surprise générale, une scène post-générique de l’ultime épisode avait montré Boba Fett et son acolyte Fennec Shand débouler dans l’ancienne tanière de Jabba le Hutt et monter sur son trône. Sur le moment, on pouvait se demander si cette séquence allait marquer le futur des aventures de Din Djarin, le fameux Mandalorien, ou bien si Disney+ venait en réalité d’annoncer un spin-off…

Depuis, on sait que le chasseur de primes aura bien droit à son propre univers, visiblement d’ailleurs assez proche de celui de la série mère. D’abord parce qu’elle lui est contemporaine et prend donc place elle aussi entre la fin de la trilogie originale («Le retour du Jedi») et le début de la postlogie («Le réveil de la force»). Mais aussi parce que «Le livre de Boba Fett» va vraisemblablement lui aussi adopter ce mélange de genres cher à George Lucas, déjà au cœur de la première trilogie, à mi-chemin entre la S.F. et les westerns de Sergio Leone (ou plutôt des films de samouraïs d’Akira Kurosawa, puisque le réalisateur italien s’en était largement inspiré).

C’est qui le patron?

Alors Boba saura-t-il passer du statut de simple «bounty hunter» – même expérimenté – à celui de patron chevronné d’un syndicat du crime, le tout sur une planète où règnent clans rivaux et quantité de races extraterrestres différentes? C’est ce que la série entend raconter… On espère surtout qu’elle viendra combler quelques lacunes de la franchise, à commencer par la façon dont Boba Fett a survécu à sa chute dans la gueule du Sarlacc, cette créature des sables connue pour digérer ses proies pendant des années, dans «Le retour du Jedi».

Car la grande force du personnage est bien là: contrairement à Mando, il constitue une formidable porte ouverte sur la première trilogie – la plus populaire et celle dont se réclament les créateurs de «The Mandalorian» et de son spin-off, Jon Favreau et Dave Filoni – et devrait ainsi faciliter les connexions avec celle-ci. On pourrait par exemple très facilement imaginer y croiser des personnages issus de la trilogie originale, et pourquoi pas les deux plus célèbres contrebandiers de la galaxie, Han Solo et Lando Calrissian, sous les traits d’Alden Ehrenreich et de Donald Glover, comme dans le film «Solo». Les relations conflictuelles opposant les deux contrebandiers au chasseur de primes étant nombreuses, ça ne serait pas étonnant.

Des origines impériales

Pour la petite histoire, Boba Fett naît en 1978. George Lucas prépare «L’empire contre-attaque» et imagine alors une armée de Super Troopers, une version d’élite des Stormtroopers, ses soldats de l’Armée impériale. «L’idée était d’en fabriquer une centaine, explique Joe Johnson dans «Sous le masque: l’héritage de Boba Fett», co-créateur de l’armure avec Ralph McQuarrie. Mais une fois le costume conçu, George a réalisé qu’on manquait d’argent pour en faire une armée et il a alors proposé d’en tirer un personnage différent: un chasseur de primes».

Le directeur artistique repeint alors entièrement l’armure pour lui donner ce look cabossé, éraflé de partout… Bref, lui donner un sérieux coup de vieux. Mais pour lui, dévoiler le visage caché sous le casque, comme l’a fait «The Mandalorian», est une erreur et il s’en est exprimé il y a quelques jours dans les colonnes du New York Times: «Il n’aurait jamais fallu retirer son masque. Je pense que cela ôte une grande partie du mystère. Avant que son visage ne soit révélé, il pouvait s’agir de n’importe qui…».

Plus maintenant, donc, puisque le personnage a désormais les traits de Temuera Morrison, acteur néo-zélandais qui interprétait déjà Jango Fett dans «L’attaque des clones». Jango, c’est en quelque sorte le père de Boba. Lui aussi chasseur de primes hors pair, il avait servi de modèle à toute une armée de clones de l’armée de la République galactique, dont Boba, qu’on lui avait confié, enfant, et qu’il avait élevé comme un fils. Voilà pour les origines du personnage.

Dix séries «Star Wars» en préparation

Retour à la série… Question mise en scène, celle-ci va pouvoir compter sur les talents de Jon Favreau, Dave Filoni et Bryce Dallas-Howard, tous trois déjà à l’œuvre sur «The Mandalorian». Mais aussi sur l’inégal Robert Rodriguez («El Mariachi», «Sin City»). Également producteur de la série, ce dernier avait récemment fait monter la pression en déclarant au site Collider: «Je ne peux pas vous dire grand-chose sur la série pour le moment mais elle va vous couper le souffle. Je n’ai pas peur d’être dithyrambique parce que ce sera au-dessus des espérances. Largement, même». À vérifier avec le premier épisode, désormais disponible.

Il convient aussi de rappeler que «Le livre de Boba Fett» n’est qu’une des onze séries actuellement en chantier pour Disney+ sur l’univers «Star Wars». Outre la 3e saison de «The Mandalorian», on devrait ainsi bientôt découvrir «Obi Wan Kenobi», où Ewan McGregor reprendra le rôle du célèbre mentor, et Hayden Christensen celui de Dark Vador. Puis «Andor», consacrée au personnage de Cassian Andor (Diego Luna), découvert dans «Rogue One».

Figure aussi au programme le spin-off «Ahsoka», centré sur Ahsoka Tano, croisée dans la saison 2 de «The Mandalorian» sous les traits de Rosario Dawson et déjà au cœur de la série d’animation «The Clone Wars»… Pour la plateforme de streaming, l’objectif est clair: continuer à moderniser et enrichir la franchise culte. Alors si tout est du niveau de Mando et Grogu, on en redemande.

On croise juste les doigts pour que Disney ne réitère pas l’indigestion subie au cinéma avec cette avalanche de films mal conçus, entre ceux de la dernière trilogie et les aventures unitaires, dont le dernier en date, «Solo», avait provoqué le rejet du public.

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