ÉconomieAprès la Fed, la BCE relève ses taux de 0,50 point
Jeudi, la Banque centrale européenne a annoncé qu’elle allait augmenter son taux directeur, comme l’a fait la Réserve fédérale américaine, mercredi.
La Banque centrale européenne (BCE) a relevé jeudi ses principaux taux directeurs de 0,50 point de pourcentage, optant pour un tour de vis monétaire plus modéré que les mois passés, tout en affichant sa détermination à combattre l’inflation.
Le taux rémunérant les liquidités bancaires non distribuées en crédit remonte à 2% et celui sur les opérations de refinancement à court terme à 2,50%, au plus haut depuis fin 2008, a détaillé dans un communiqué la BCE, qui «prévoit de continuer à relever» ses taux dans les prochains mois.
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi qu’elle allait réduire à compter de mars 2023 son portefeuille de dette accumulée pendant les années de crise, pour lutter contre l’inflation élevée en zone euro. À partir de mars, l’institut va réduire son stock d’obligations actuellement de 3300 milliards d’euros (quelque 3259 milliards de francs) «en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements au titre du principal des titres arrivant à échéance», a précisé la BCE dans un communiqué. Cette réduction portera sur un rythme de 15 milliards d’euros par mois en moyenne jusqu’à fin juin, avant d’être ajustée à nouveau.
Des hausses de taux à venir
La Banque centrale va procéder à des hausses de taux d’intérêt de 0,50 point «pendant un certain temps» pour lutter contre l’inflation persistante en zone euro, a prévenu sa présidente Christine Lagarde après avoir décidé jeudi d’un relèvement de cette ampleur. «Il est assez évident que, sur la base des données que nous avons à l’heure actuelle (…), il faut s’attendre à ce que nous augmentions les taux d’intérêt à un rythme de 0,50 point de base pendant un certain temps», a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a aussi estimé que des risques pèsent à la baisse sur la croissance, en raison de la poursuite de la guerre en Ukraine et de l’inflation qu’elle induit. Les perspectives de croissance économique risquent d’être «à la baisse», en particulier «à court terme en raison de la guerre contre l’Ukraine», qui alimente la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, a affirmé Christine Lagarde.
La zone euro devrait ainsi échapper à la récession l’an prochain, mais subir une inflation toujours élevée en raison de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique. La croissance du PIB (Produit intérieur brut) devrait atteindre 0,5% en 2023, contre 0,9% prévu en septembre, puis 1,9% en 2024 et 1,8% en 2025. L’inflation devrait s’élever à 6,3% l’an prochain, contre 5,5% prévu précédemment, avant de décliner à 3,4% en 2024 et 2,3% en 2025, proche des 2% visés à terme.
La Fed remonte son taux d’un demi-point
La deuxième phase de la lutte contre l’inflation est aussi lancée aux États-Unis, où la banque centrale, après avoir relevé ses taux très fort depuis le printemps, ralentit désormais le rythme et a réduit drastiquement sa prévision de croissance pour 2023.
La banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi son principal taux directeur d’un demi-point de pourcentage. Celui-ci se situe désormais dans une fourchette de 4,25 à 4,50%, a annoncé la Fed dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion, précisant que la décision a été prise à l’unanimité.
Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2007. Et la Fed a prévenu qu’il n’était pas encore temps de s’arrêter: de nouvelles hausses «seront appropriées», précise l’institution. Ses responsables prévoient même de les faire grimper au-delà des 5,00%, quand ils anticipaient 4,6% lors des précédentes prévisions, publiées en septembre.