CyclismeTirer l’épingle du jeu entre les cadors
Les Suisses ne seront pas parmi les favoris de la course en ligne des Mondiaux de Wollongong (Aus), face aux nombreux favoris du peloton. C'est peut-être là que réside leur chance.
- par
- Robin Carrel
Dans la nuit de samedi à dimanche, dans la station balnéaire du Sud-Est australien, le maillot arc-en-ciel de champion du monde reviendra forcément à une star. Le parcours (266,4 km) est long, très long, bien plus long que 99% du calendrier World Tour moderne. En prime, le tracé est parsemé d'une grande bosse peu après le départ (Mount Keira), avant de devoir grimper douze fois le Mount Pleasant (1,1 km à 7,7% et un passage à 14%), pour un dénivelé total de près de 4000 mètres.
Cette épreuve pourrait couronner tout aussi bien un coureur très endurant, qu'un sprinter qui sait s'accrocher dès que la route s'élève ou un puncher qui ferait la différence dans la répétition dans des bosses. Ainsi, ils seront nombreux à se montrer ambitieux au départ, avec des profils aussi divers et variés que Tadej Pogacar (Sln), Wout Van Aert, Remco Evenepoel (Be), Mathieu van der Poel, Dylan van Baarle (PB), Alexander Kristoff (Nor), Michael Matthews, Jai Hindley (Aus), Biniam Girmay (Ery), Sergio Higuita (Col) ou encore Joao Almeida (Por). Enfin, si certains athlètes d’un même pays ne se courent pas après les uns après les autres, pour des questions d'egos.
Toutes derrière Elise Chabbey
Mais ce sont sans doute les Français qui ont le plus «la pancarte», comme on dit. Les Bleus ont le double titre de Julian Alaphilippe à défendre et il n'est pas sûr que le coureur de la Quick-Step - dont la saison a été compliquée et qui est tombé sur la Vuelta - soit la carte maîtresse. Le sélectionneur Thomas Voeckler a appelé en urgence Benoît Cosnefroy en début de semaine et ses qualités collent à ce qui sera demandé dimanche matin. La France peut aussi la jouer au bluff et envoyer Valentin Madouas, Romain Bardet, Pavel Sivakov ou Quentin Pacher à l'avant pour ne pas avoir à porter le poids de la course.
Du côté suisse, c'est forcément Stefan Küng, en argent sur le chrono et en or par équipes, qui sera le plus regardé. Mais les Helvètes ont d'autres atouts dans leur manche pour essayer de renverser la hiérarchie attendue. Avec Silvan Dillier, Fabian Lienhard et Simon Pellaud, qui peuvent attaquer tôt ou travailler derrière, et avec Stefan Bissegger le roule-toujours, ils ont de quoi voir venir. Küng, forcément, sera dur à décramponner. Mais il ne faut surtout pas sous-estimer Mauro Schmid, dont le punch pourra servir s'il tient la distance.
«Dans ce genre d'épreuves, seule la médaille compte, a assuré le Zurichois de 22 ans, depuis l'Australie. Je préfère attaquer et tenter ma chance et finir distancé, plutôt que de devoir me reprocher de ne pas avoir été assez actif. Je m'attends à une course difficile et à ce qu'il n'y ait plus qu'une poignée de cyclistes à l'avant quand il sera venu l'heure de se disputer le titre. Ce parcours est, je pense, adapté à mes qualités et ma forme est bonne.»