Formule 1Une victoire pour Charles Leclerc?
Monza faisant partie des rares circuits où les dépassements sont assez faciles, beaucoup de pilotes en profitent pour changer leur moteur. Pluie de pénalités.
- par
- Luc Domenjoz Monza
Jeudi, Mercedes a annoncé que le moteur que Lewis Hamilton avait dans sa voiture à Spa - au moment de son accident avec Fernando Alonso au premier tour - était trop endommagé pour le laisser disputer une course - des fuites ont été constatées à l’usine. Pas de chance, ce moteur était neuf et disputait son premier tour de course!
Du coup, Lewis Hamilton doit changer de moteur et sera reculé de dix places sur la grille de départ. Parallèlement, Valtteri Bottas va subir une pénalité de 15 places pour changement de son moteur interne, de son turbo et de son MGU-H, l’unité hybride de récupération de la chaleur du turbo.
Carlos Sainz a signé le meilleur chrono du vendredi, à Monza, mais l’Espagnol sera lui aussi pénalisé de 25 places pour changer la quasi-totalité des éléments de son moteur Ferrari.
Tsunoda a commis trop de fautes!
Yuki Tsunoda, pour sa part, sera pénalisé de dix places pour avoir accumulé cinq réprimandes au fil de la saison - la cinquième et dernière, qui entraîne automatiquement une pénalité, remonte au week-end dernier, aux Pays-Bas, lorsque le Japonais a roulé avec son harnais de sécurité dégrafé. Les quatre autres ont été commises depuis le début de saison jusqu’à Monaco, à chaque fois pour avoir gêné un autre pilote pendant les essais libres.
Vendredi enfin, Red Bull a annoncé que ses pilotes Sergio Perez et Max Verstappen changeront eux aussi des éléments de leurs moteurs. Le Mexicain sera pénalisé de dix places, et le champion du monde de cinq places (il ne change qu’un seul élément).
Du coup, tous ses rivaux directs se retrouvant pénalisés, Charles Leclerc est presque assuré de décrocher la pole-position du Grand Prix d’Italie, dimanche. À moins que George Russell, sur la Mercedes non pénalisée, ne l’en empêche.
Max Verstappen, en tout cas, ne partira pas très loin… tous les autres pilotes prenant des pénalités plus sévères que la sienne, il pourrait prendre le départ de la deuxième ligne…
Porsche humilié!
Depuis le printemps dernier, il était clair que Porsche allait venir en Formule 1 en tant que motoriste. La marque allemande avait annoncé officiellement son intérêt pour la F1. Elle attendait que la réglementation des nouveaux moteurs 2026 soit annoncée pour confirmer un accord.
Cette réglementation fut publiée le 14 août dernier. Des moteurs plus simples, moins chers, plus écolos: tout était réuni pour satisfaire les exigences de Porsche, l’arrivée de la marque légendaire en tant que partenaire de Red Bull n’était plus qu’une question de jours. Tout le paddock de F1 savait que Porsche souhaitait acquérir 50% de Red Bull, en s’associant en tant que motoriste avec l’écurie à succès.
Dietrich Mateschitz, le propriétaire de Red Bull, voulait surtout assurer l’avenir de son équipe, lui qui souffre d’une grave maladie et qui ne va probablement plus vivre très longtemps. Porsche constituait donc une magnifique solution d’avenir.
C’était sans compter l’égoïsme des patrons de l’écurie, Christian Horner et Helmut Marko. Depuis des semaines, les deux dirigeants ne cessent d’empêcher l’accord avec Porsche. Tous deux savaient que la marque allemande les écarterait rapidement pour mettre ses propres patrons aux manettes. Ils voulaient sauver leurs places.
«C’est à Porsche de s’adapter à nous, et pas l’inverse», allait jusqu’à dire Christian Horner à Zandvoort, le week-end dernier.
On ne parle pas à Porsche de cette manière. Vendredi matin, la marque a annoncé stopper ses discussions avec Red Bull. Sans préciser si elle maintenait ses intentions de venir en F1. Mais si c’est le cas, avec quelle équipe? Porsche ne va pas s’associer avec Haas, tout de même, et on ne l’imagine pas se lancer seule dans l’aventure.
Chez Red Bull, il fallait voir l’air triomphant de Helmut Marko, dans le paddock de Monza. «Depuis l’annonce de Porsche, nous avons été contacté par plusieurs autres partenaires», fanfaronnait l’Autrichien. Il semble qu’il cherche depuis quelques semaines à convaincre Honda de revenir en F1 en 2026, en finançant les moteurs que l’écurie développe dans sa nouvelle usine de Milton Keynes, en Angleterre. Honda, voilà un partenaire qui ne fait pas de bruit et qui ne contredit jamais Messieurs Horner et Marko. L’associé parfait, en quelque sorte…
Mick Schumacher vers la sortie
Günther Steiner, le patron de Haas, ne porte plus Mick Schumacher dans son cœur. Selon l’Italien, le pilote allemand n’est pas assez constant, et pas toujours assez rapide. Il n’a plus marqué de points depuis l’Autriche.
Mais surtout, Mick Schumacher a quitté la Ferrari Junior Academy. C’est Ferrari qui l’avait placé chez Haas, en formation, et qui l’a abandonné.
Du coup, sa place pourrait revenir à Antonio Giovinazzi, ancien pilote Sauber, qui roulait en formule E cette saison.
Vendredi matin, Antonio Giovinazzi a tourné dans la Haas, heureux de retrouver le volant d’une F1 pour la première fois de la saison. Même s’il n’était pas facile de s’habituer aux nouveaux réglages et à l’aérodynamique avec effet de sol, l’Italien n’a pas commis d’erreur majeure. Il pourrait bien se retrouver aux côtés de Kevin Magnussen en 2023.
Vendredi après-midi, Mick Schumacher a d’ailleurs tourné à une pleine seconde de Kevin Magnussen. C’est beaucoup trop.