ProcèsPour Tariq Ramadan: «La justice suisse a fait son travail»
Interrogé lundi soir su BFMTV, Tariq Ramadan a dénoncé un complot politique contre lui à travers ses affaires de viol. Pour lui, son acquittement en Suisse le prouve.
- par
- Eric Felley
Tariq Ramdam a été jugé et acquitté la semaine dernière à Genève de l’accusation de viol d’une femme en 2008 dans une chambre d’hôtel. Il avait reconnu une relation consentie, qui n’était pas allée plus loin que quelques baisers. Lundi soir il s’exprimait sur BFMTV à propos de ce verdict, qui pourrait lui être favorable dans le cadre des plaintes similaires qu’il y a en France contre lui. «Je viens d’être acquitté en Suisse sur la base de faits, a-t-il déclaré. J’ai demandé à la justice suisse d’oublier que je m’appelle Tariq Ramadan et d’oublier le poids médiatique de cette affaire».
Même si un appel a été déposé par la plaignante suisse déboutée, Tariq Ramadan s’estime «blanchi»: «Ce que disent les juges c’est que le bénéfice du doute profite à l’accusé, mais ils ne disent pas que tout est fondé sur l’absence de preuves». L’islamologue ajoute: «On oublie le droit pour projeter sur moi des choses qui sont absolument loin de la réalité juridique».
«Le cas suisse est révélateur du cas français»
Pour l’islamologue: «Le cas suisse est révélateur du cas français». Il fait l’objet de plusieurs plaintes pour des viols présumés entre 2009 et 2016, pour lesquels il a fait neuf mois de détention préventive en 2018. Fort de son acquittement en Suisse, il assure qu’il n’y a eu «aucun viol» non plus dans ces affaires-là.
Plus largement, Tariq Ramadan se perçoit comme la victime d’une forme de complot politique: «Je suis attaqué par ce que je défends une certaine façon d’être Français, européen de confession musulmane totalement autonome et critique du gouvernement. (…) C’est une affaire politique. Et 99% des Français musulmans savent très bien ce qui se passe». Ou encore: «Si je ne m’appelais pas Tariq Ramadan cette affaire serait classée».
Enfin, il accuse trois femmes qui le poursuivent en France d’être des «menteuses», qui se sont liguées contre lui: «Elles sont trois et se connaissent, elles se parlent entre elles».
A lire à ce sujet l’éditorial d’Evelyne Emeri: «Tariq Ramadan: ce doute qui rend toutes les plaignantes coupables».