FootballJulian Nagelsmann s’en prend au Barça après le transfert de Lewandowski
«C’est le seul club au monde qui n'a pas d'argent mais qui peut acheter n'importe quel joueur», a déclaré l’entraîneur du Bayern, dans la foulée du départ de son attaquant star pour la Catalogne.
L'entraîneur du Bayern Munich, Julian Nagelsmann, s'est montré incrédule face à la politique de recrutement offensive de Barcelone, qui vient de chiper aux Bavarois, Robert Lewandowski, alors que le club est lourdement endetté. «Ils ont acheté beaucoup de joueurs, je ne sais pas comment: c'est le seul club au monde qui n'a pas d'argent mais qui peut acheter n'importe quel joueur, c'est fou pour moi», s'est-il étonné lors d'une conférence de presse, dans la nuit de mardi à mercredi, à Washington, où le club est en tournée. «Ils trouvent des solutions. Je ne sais pas comment, mais oui, ils ont une meilleure équipe que la saison dernière», a ajouté l'entraîneur de 34 ans.
Après plusieurs semaines d'un bras de fer entre Lewandowski et sa direction, le champion d'Allemagne a finalement accepté de le vendre aux Espagnols contre quelque 45 millions d'euros, assortis d'environ 5 millions de bonus. Un transfert acté à un an de la fin du contrat en Allemagne du buteur polonais aux plus de 50 buts par saison. «C'était une bonne affaire pour le Bayern. C'est difficile, il a marqué beaucoup de buts et c'était l'une des grandes stars du Bayern, mais il serait parti de toute façon, si ce n'était pas cette saison, ce serait la suivante, donc nous aurions eu le défi un an plus tard et c'est pour cela que l'accord n'est pas si mauvais pour le Bayern», a estimé Nagelsmann.
Avant «Lewi», le Barça s'était montré très actif sur ce mercato en attirant l'ailier brésilien Raphinha, pour un montant de transfert estimé à 60 millions d'euros, Andreas Christensen et Franck Kessié arrivés libres et en prolongeant Ousmane Dembélé avec un salaire toutefois revu à la baisse, selon la presse espagnole.
Le recadrage d’Oliver Kahn
Le président du Bayern, Oliver Kahn, a pris le contrepied de son entraîneur: «Je pars du principe que le Barça a accumulé pas mal de dettes. Mais les seuls à connaître les chiffres sont ceux du club lui-même. Il faut donc faire preuve d'une certaine retenue quand on aborde le sujet». «Aucun d'entre nous ne peut juger à distance de leurs histoires internes. Je trouve qu'il est un peu difficile de porter des jugements. Ils doivent savoir ce qu'ils font», a-t-il ajouté.
Cependant, ce n'était pas la première fois que des dirigeants bavarois, qui se targuent de conserver des finances saines malgré l'impact de la pandémie de Covid, critiquaient le club catalan. Fin juin, alors que le Barça s'intéressait déjà à Lewandowski, l'ancien président Uli Hoeness avait cinglé: «Ce sont apparemment des artistes de la finance qui, malgré un lourd endettement, trouvent apparemment toujours une banque qui leur donne de l'argent pour proposer de telles offres».
En mars 2021, le club catalan était «en situation de faillite comptable», avec une dette abyssale, des problèmes de trésorerie et une masse salariale énorme, selon l'ex-directeur général du Barça, Ferran Reverter. Depuis, le club a étalé sa dette, vendu des actifs (droits TV...), effectué un nouvel emprunt auprès de Goldman Sachs, et conclu des contrats à plusieurs millions, notamment avec Spotify, permettant au club d'être l'un des acteurs les plus en vue du mercato estival... avec le Bayern.