Santé sexuelleLes IST en hausse, mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle
Le nombre de cas d’infections sexuellement transmissibles a augmenté en 2021. L’explication réside dans la plupart des cas par un meilleur dépistage.
Infections au VIH, à la chlamydia, à la gonorrhée, toutes sont en hausse en 2021 par rapport à 2020, constate l’OFSP dans un dossier publié lundi. Or, comme il ressort des analyses, dans la plupart des cas, on fait face surtout à une hausse des cas déclarés en raison d’une hausse des dépistages. La comparaison avec 2020 est périlleuse: cette année-là, le dépistage avait été moins intense en raison des restrictions imposées par la pandémie.
L’OFSP analyse donc les chiffres dans une tendance plus longue. En ce qui concerne la gonorrhée et la chlamydia, la hausse constatée en 2021 confirme celle qui avait déjà cours avant la pandémie. En 2021, la Suisse a enregistré 4023 diagnostics de gonorrhée et 12’110 de chlamydia
Gonorrhées et chlamydias en hausse
«L’augmentation des déclarations de gonorrhée est essentiellement due à l’extension des méthodes de diagnostic», note l’OFSP, qui tire la même conclusion pour la chlamydia: «La tendance globale à la hausse observée depuis de nombreuses années ainsi que l’augmentation du nombre de diagnostics chez les hommes depuis 2016 sont principalement dues à une extension du dépistage.»
Comme le rappelle l’OFSP, ces deux infections sont souvent sans symptômes et se transmettent ainsi facilement à l’insu des personnes concernées. Toutefois, un dépistage est nécessaire pour prendre ensuite le traitement, sans quoi le risque de dommages à moyen ou long terme augmente. La tendance va se poursuivre. «Le prix officiel des frottis ayant été baissé en juillet 2021, on peut s’attendre à une nouvelle augmentation du nombre de cas de gonorrhée et de chlamydiose», estime l’OFSP.
VIH en baisse constante
En ce qui concerne le VIH, la tendance à la baisse se poursuit, malgré un nombre de cas détectés plus important en 2021 (318 nouveaux cas) qu’en 2020 (291 nouveaux cas), là aussi en raison de la pandémie, qui a freiné les dépistages en 2020. «La nette diminution du nombre de nouveaux diagnostics de VIH témoigne de l’efficacité de la politique de prévention en Suisse: multiplication des tests, surtout dans les groupes de personnes particulièrement exposées, traitement précoce et suivi régulier des patients», selon l’OFSP.
Une meilleure accessibilité des traitements préventifs (PrEP) auprès des personnes particulièrement exposées explique aussi cette baisse. «Fin 2021, au moins 4000 personnes, principalement des hommes homosexuels, se sont protégées par cette méthode», relève la Confédération, qui rappelle en outre que les personnes infectées mais traitées ne transmettent pas le VIH à leurs partenaires.