TestQuelques jours avec le nouveau pliable de Motorola
On s’est frotté au Razr 40 Ultra conçu par un acteur qu’on ne voyait pas revenir dans une course aussi serrée.
- par
- Jean-Charles Canet
Avoir le privilège de tester le Razr 40 Ultra c’est se confronter à une machine à remonter le temps; du moins à une autre époque de la téléphonie mobile, lorsque le marché était dominé par Nokia, que Microsoft s’évertuait sans grand succès à sortir des téléphones Windows, que BlackBerry prospérait dans une niche, et qu’Apple n’avait pas encore dégainé son premier iPhone. Même passé en mains chinoises (Lenovo), un Motorola, nom d’une pipe, ce n’est pas rien. Mais cela ne veut pas dire pour autant que l’on se frotte à une antiquité.
Car le Razr 40 Ultra est un vrai smartphone pliable pas un mendiant sur le marché de la nostalgie. Bien qu’il s’agisse de notre premier Motorola depuis des lustres et aussi du premier smartphone pliable à passer entre nos doigts, il s’agira de ne pas se laisser aveugler par ces deux aspects sans pour autant rester imperméable aux nouvelles sensations.
Charnière bien cachée
Plié, le smartphone (un peu moins 75 mm de large et moins de 90 mm de haut) ressemble à un poudrier. Ouvert, il perd une bonne partie de son embonpoint et offre une impressionnante surface d’écran bord à bord (172 mm) qui dépasse d’une belle tête un iPhone 12, 13 ou 14. Titillé par la découverte, on laisse son doigt parcourir la surface pour ressentir sur l’écran le léger dénivelé d’une charnière visible à l’œil nu uniquement sous un angle particulièrement tordu. Autrement dit, la pliure on la ressent à peine au doigt et on ne la distingue pratiquement pas à l’œil.
Sur la durée, les multiples ouvertures et renfermements – qui laissent voir que c’est bien un écran unique qui se plie et non deux demi-écrans qui fusionnent – finissent par inspirer une certaine confiance: l’objet donne l’impression qu’il a été construit sur la base de matériaux nobles et la charnière semble particulièrement solide.
Troisième écran
L’autre caractéristique du Razr 40 Ultra est son troisième (demi) écran qui se situe sur la partie opposée de l’écran principal. Ce dernier cohabite avec les deux objectifs de l’appareil photo et permet d’accéder à bon nombre des fonctionnalités du smartphone bien qu’il soit en mode plié. Bien vu, cela fait du Razr 40 Ultra un appareil particulièrement versatile.
Le Motorola Razr 40 Ultra se situant dans la famille des smartphones Android (ici dans sa version 13), il va sans dire que son système d’exploitation restera familier à ceux et à celles qui sont déjà membre de la famille. L’aspect intensément tactile du système d’exploitation conçu par Google rend en outre son apprentissage fort aisé.
Visionneuse de qualité
Au terme des jours passés en la compagnie exclusive du Razr 40 Ultra, on salue la compacité du smartphone qui tient fort bien dans une poche en mode plié alors qu’il offre un panorama indécent lorsqu’il est ouvert. L’appareil supporte ainsi particulièrement bien d’être utilisé comme une visionneuse de films ou de séries sur Amazon Prime, Netflix ou tout autre diffuseur sous application. L’appareil se laisse prendre pour un appareil photo (et vidéo) de qualité sans pour autant tailler des croupières aux ténors du secteur. Pour l’heure on préfère nos photos générées par notre iPhone (12) mais rien n’est exclu, cela pourrait changer avec l’usage.
Côté autonomie, on a vu mieux. Le Razr tient une bonne journée sans devoir être rechargé même après un usage intensif. Mais gare à celui ou celle qui oublie de le mettre en charge la nuit tombée. Côté solidité, on l’utiliserait plutôt sans sa double coque de protection plastifiée fournie mais les chutes fortuites risquent de laisser des traces. Dilemme, dilemme. Entre design et durabilité, le choix est difficile.
Reste le prix du bijou. Ce dernier se situe dans la catégorie des smartphones haut de gamme classiques mais dans la fourchette basse des smartphones pliables. Le Razr 40 Ultra se trouve en Suisse ainsi juste en dessous des 1200 francs. Ce n’est pas avec ce dernier argument que l’appareil sort le plus aisément du lot.