Gestion du Covid: Londres refuse de fournir des documents

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Grande-BretagneGestion du Covid: Londres refuse de fournir des documents

Jeudi, le gouvernement britannique a mis un frein à une enquête publique qui vise à comprendre comment la pandémie a été gérée par les politiques.

Le premier ministre de l’époque, Boris Johnson, avait été épinglé pour son comportement lors de la pandémie.

Le premier ministre de l’époque, Boris Johnson, avait été épinglé pour son comportement lors de la pandémie.

AFP

Le gouvernement britannique a refusé, jeudi, de fournir des documents réclamés dans le cadre de l’enquête publique sur la gestion de la pandémie, disant vouloir saisir la justice pour qu’elle établisse si les demandes pour cette enquête sont justifiées ou non.

L’ancienne magistrate Heather Hallett, qui dirige l’enquête publique sur la pandémie, avait donné jusqu’à jeudi après-midi au Cabinet Office, les services du gouvernement, pour que l’intégralité des éléments requis lui soit remise. Le Cabinet Office a refusé de s’y plier et a déclaré, jeudi, une heure après la date butoir fixée, qu’il avait «demandé l’autorisation de lancer un contrôle juridictionnel».

Le gouvernement dit vouloir s’assurer que les enquêteurs ont «le pouvoir d’exiger documents et messages qui sont sans ambiguïté sans rapport avec le travail (effectué dans le cadre) de l’enquête, y compris les communications personnelles et les questions sans rapport avec la gestion du Covid par le gouvernement».

«Bonne conduite»

Les responsables de l’enquête publique veulent en particulier disposer des échanges WhatsApp entre Boris Johnson et nombre de responsables politiques et sanitaires. Boris Johnson – poussé à la démission à l’été 2022 après une série de scandales dont des fêtes organisées en plein confinement – a annoncé mercredi qu’il avait remis les dossiers demandés au gouvernement pour qu’il les transmette aux enquêteurs.

Le gouvernement estime toutefois qu’exiger de tels documents pose «d’importantes questions de principe» et affecte «la bonne conduite du gouvernement». «Les individus, les fonctionnaires, les ministres et les ministères actuels et anciens ne devraient pas être tenus de fournir des éléments sans rapport avec le travail d’enquête», juge le gouvernement. «Ça représente une intrusion injustifiée dans d’autres aspects du travail du gouvernement» et une atteinte à la «vie privée».

L’ombre du «partygate»

De son côté, Boris Johnson a assuré qu’il était prêt à directement fournir les messages qui le concernent dans le cadre de l’enquête publique. «Je ne vois aucune raison» pour laquelle les enquêteurs «ne devraient pas être en mesure d’étudier le contenu de mes propres (échanges sur) WhatsApp et notes», a-t-il écrit dans une lettre adressée jeudi à Mme Hallett. «Si vous souhaitez recevoir ces documents immédiatement, veuillez me faire savoir où et comment vous souhaitez que je vous les envoie.»

L’ombre du «partygate» est revenue tourmenter Boris Johnson après que le Cabinet Office a signalé à la police de nouveaux éléments sur de possibles violations des règles édictées pour faire face au Covid. L’ancien premier ministre a qualifié de «totalement absurdes» ces accusations et affirmé qu’il coopérait «pleinement» avec les enquêteurs depuis le début.

(AFP)

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