Football: Qui est le meilleur espoir de Super League?

La Super League est un championnat de formation. C’est sa vocation. Chaque saison, elle sert donc d’étape à des joueurs formés en Suisse, ou à des jeunes prometteurs formés à l’étranger et qui trouvent sous nos latitudes un contexte favorable pour s’exprime et se montrer à la vue des plus grandes ligues européennes. Alors qu’on en a passé les trois quarts, cette saison de Super League n’a pas échappé à la règle, avec plusieurs jeunes qui ont passé un palier cette saison.

Lematin.ch vous sollicite donc pour élire le meilleur espoir du championnat de Suisse. Ils sont quatorze à retenir notre attention, selon les critères listés ci-dessous. Ils sont clairs: seuls les joueurs fêtant leurs 21 ans cette année sont retenus. Ainsi, pas de place pour Zeki Amdouni, Darian Males, Julian von Moos ou Nicolas Vouilloz, qui échappent à cette exigence, malgré leur saison accomplie. Cela n’empêche pas de lister quelques beaux noms.

Il y a les habitués, qui en sont déjà à leur deuxième ou troisième saison presque complète, et les autres. Parmi ceux-ci, comment ne pas citer Fabian Rieder ou Ardon Jashari, tous deux devenus internationaux A au cours de cette saison. Le premier est un cadre du futur champion Young Boys, alors que le second est le capitaine du FC Lucerne, candidat au podium.

Leonidas Stergiou a aussi goûté à la sélection A, lui qui est capitaine de l’équipe de Suisse M21 et a passé la barre des 130 matches de Super League, et qui témoigne d’une expérience presque similaire à celle de Becir Omeragic. Ce sont les têtes de file de la volée 2002, appelée à filer à l’étranger très prochainement.

Mais il ne faut pas non plus oublier la génération 2003, qui arrive. À l’instar d’Andy Diouf, prêté par Rennes et qui impressionne à Bâle. Ou le défenseur Albian Hajdari s’est imposé à Lugano. Cela laisse du choix.

Un constat d’abord: à pareille époque ou presque la saison dernière, la liste des candidats était bien plus large. Vingt-huit joueurs de 21 ans ou moins avait évolué régulièrement en Super League. Cela devait beaucoup au projet du Lausanne-Sport, où les jeunes devaient jouer un rôle important, ainsi qu’à l’approche un peu moins équilibrée du FC Bâle, qui avait largement misé sur des étrangers qui n’ont finalement pas servi le projet (Esposito, Katterbach, Tavares…).

Cela dit notamment que les clubs de Super League restent très raisonnés quant à la confiance à accorder aux jeunes. Même si le Bâle de la deuxième partie de saison a trouvé une équipe-type dans laquelle certains talents ont pu se faire une place (Calafiori, Diouf et Kade), en étant entourés de joueurs un peu plus expérimentés. Cela commence à servir le projet de mise en valeur de jeunes talents étrangers voulu par David Degen, même si la régularité des performances se fait encore attendre en championnat.

Autre club surreprésenté: Lucerne, qui dispose peut-être de la plus belle génération de jeunes joueurs du pays. Alors que son équipe M21 trône en tête de la Promotion League, le club de Suisse centrale n’hésite pas à lancer ses pépites lorsqu’il en a besoin. Ainsi, même s’il a perdu sa place depuis le retour de Marius Müller, le gardien Pascal Loretz a prouvé sa fiabilité en début d’année. Et il n’est plus rare de voir Mario Frick compter avec des joueurs directement issus de son équipe réserve (Jaquez, Villiger, Ottiger, Leny Meyer, etc.).

Il est d’ailleurs intéressant de noter que dans la liste des candidats, dix des quatorze joueurs recensés sont Suisses. Hors Bâle, seul Zurich a tenté le coup de Roko Simic à la trêve, le Croate étant prêté par le RB Salzbourg. L’ensemble des autres joueurs listés sont des internationaux suisses M21 ou M20.

Enfin, cette sélection ne fait pas honneur aux deux clubs romands. Et si les joueurs nés en 2001 avaient pu être retenus, seul Nicolas Vouilloz se serait ajouté à cette liste. À Servette, à l’exception du défenseur central, plusieurs jeunes ont pu participer à des bouts de match, mais aucun d’entre eux n’a eu un rôle à jouer sur la durée. Constat d’échec? Il est en tout cas moindre par rapport au cas sédunois: il a fallu attendre l’arrivée de David Bettoni en Valais pour que des jeunes aient leur chance, à l’instar du Sénégalais Gora Diouf ou du Burkinabé Abdel Zagre.